Publié le 18/05/2015

Barbara KUNZ

L’affaire NSA occupe l’espace médiatique et politique allemand depuis un certain moment déjà, avec des pics évidents comme par exemple la révélation en 2013 que le téléphone portable de la chancelière a été écouté par les Américains. Alors qu’au début de l’affaire, le débat était avant tout été nourri par l’indignation vis-à-vis les services secrets d’outre-Atlantique, la question centrale est entretemps devenue une autre : quel est le rôle du service allemand – le Bundesnachrichtendienst, BND – dans cette affaire, de quelle nature était la coopération entre le BND et les Américains et qu’en savait le gouvernement et notamment la chancelière ?

Plus précisément, le débat des derniers jours porte sur une liste de mots-clés que la NSA transmet à ses collègues allemands, afin que ceux-ci surveillent les communications en Allemagne. Les informations que le BND recueille sur la base de ces mots-clés sont ensuite mises à la disposition de la NSA. Ces informations contiendraient des données sur des citoyens et entreprises allemands, tout comme la NSA se serait servie du BND à des fins d’espionnage industriel en Europe.

Cette liste d’indicateurs, qui comporterait 4,6 millions d’entrées selon certaines sources, est pour l’instant secrète étant donné que le gouvernement allemand hésite à la rendre publique. Berlin est en fait en train de négocier avec les États-Unis au sujet de sa publication, mais il semble à l’heure actuelle que Washington s’y opposerait. Des poids lourds du Parti social-démocrate allemand (le SPD), qui participe au gouvernement, demandent cependant la publication de cette liste même contre la volonté des Américains, critiquant donc ouvertement la politique d’Angela Merkel.

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