04
mar
2024
Espace Média L'Ifri dans les médias
Héloïse FAYET, interviewée par Laure Closier et Christophe Jakubyszyn sur BFM Business

Un risque géopolitique global multiforme

Ce lundi 4 mars, Héloïse Fayet, chercheuse au Centre des études de sécurité de l'Ifri, parle du nucléaire, notamment de l'avertissement de Vladimir Poutine vis à vis des Occidentaux contre une menace réelle de guerre, dans l'émission Good Morning Business, présentée par Laure Closier et Christophe Jakubyszyn. 

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Au sujet de la menace de guerre nucléaire par Vladimir Poutine : 

Il y a trois publics visés par ce discours. Il y a d’abord l’opinion publique russe en interne : cette menace nucléaire sert à rappeler à la Russie qu’elle est une grande puissance nucléaire au même niveau que les Etats-Unis et supérieure à la France en nombre d’armements. Il y a aussi les dirigeants occidentaux, cela sert déjà à montrer que le message d’Emmanuel Macron a bien été reçu en Russie et que Poutine considère qu'éventuellement un possible envoi de troupes occidentales en Ukraine pourrait aider les Ukrainiens, ce dont il n’a pas du tout envie. Là aussi, il sort la carte du nucléaire et puis la troisième cible, ce sont les opinions publiques occidentales, dont on fait partie : il essaye ainsi de miner, détruire, le soutien que peuvent avoir les opinions occidentales envers l’Ukraine.

Les effets des annonces du président Macron sur la stratégie de dissuasion nucléaire française :

Il n’y a pas de réelle connexion entre l’annonce d’Emmanuel Macron et la stratégie de dissuasion nucléaire française, qui reste sur des menaces du très haut du spectre et sur des perspectives d’affrontement direct entre la France et la Russie ou entre l’OTAN et la Russie. Là, on s’inscrit sur une annonce relativement floue (...) où il s'agit d'une assistance aux forces ukrainiennes.

Sur la stratégie de dissuasion de Vladimir Poutine :

Le message de fond est que lorsque Vladimir Poutine utilise la carte du nucléaire, c’est qu'il a moins d’options à sa disposition et qu’il se sent un petit peu aux abois face à l’avancée du soutien occidental à l’Ukraine. Cependant, il ne faut pas non plus prendre cette menace à la légère et donc cela montre qu’il faut poursuivre un dialogue stratégique avec la Russie.

Il est ainsi vraiment important de maintenir un front uni pour continuer à soutenir l’Ukraine afin qu’elle ne perde pas cette guerre, et cela passe par l’unité du camp occidental.

> Revoir l'émission sur le site de BFM Business.

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dissuasion Dissuasion nucléaire guerre en Ukraine Europe France Russie Ukraine