Les défis de l'Égypte du président Sissi

L’Égypte – qui a connu en quatre ans deux révolutions, quatre présidents et trois constitutions – semble entrée dans une phase de stabilisation et de reconstruction politique et économique.
Le président Sissi ne veut pas apparaître comme le restaurateur d’un ordre ancien. En rupture avec l’ère Moubarak, il entend gouverner autrement grâce à l’appui d’une nouvelle génération.

Le premier défi qui l’attend est la reconstruction des institutions. La première échéance est celle des législatives, à l’automne prochain, qui pourraient bien se dérouler dans un contexte de dégradation des libertés publiques et d’atteintes aux Droits de l’Homme. La stabilité politique ne sera assurée que si les nouvelles institutions associent les différentes sensibilités égyptiennes à la vie politique. Le second défi à relever est la relance de l’économie. L’appui financier massif des pays du Golfe et le succès de la conférence de Charm el-Cheikh sont des éléments favorables à la reprise des investissements et de la croissance. Enfin, le terrorisme est un autre défi majeur que doivent affronter les autorités dans le Sinaï.
La politique étrangère du président Sissi est axée en priorité sur la volonté d’assurer la sécurité du pays. Trois zones appellent une attention particulière : la Libye, la bande de Gaza et le Yémen. Cette politique vise aussi à diversifier les relations extérieures de l’Égypte : avec la Russie, l’Europe et la France, et la Chine. Malgré quelques crispations, l’alliance stratégique avec les États-Unis ne sera pas durablement affectée. L’Égypte est de retour en tant que grande puissance régionale et veut reprendre le leadership du monde arabe comme on l’a constaté au récent sommet de la Ligue arabe de Charm el-Cheikh. Le Caire joue à nouveau dans la cour des Grands.
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