Publié le 12/10/2015
Deux chars détruits devant une mosquée à Azaz, Syrie, 2012.

Elie TENENBAUM

Depuis son introduction au milieu des années 2000, la guerre hybride est devenue un concept en vogue au sein de la communauté stratégique occidentale. Faute de définition claire, son usage risque pourtant de mener à des incompréhensions, voire à de dangereux quiproquos.

Au niveau politique et stratégique, le concept d’hybridité reflète la porosité entre la guerre régulière et la guerre irrégulière. Au niveau opératif, il renvoie à certaines manœuvres sophistiquées combinant dispersion et concentration des forces. Enfin, au niveau tactique et capacitaire, il décrit l’association d’équipements conventionnels modernes, normalement réservés aux formations régulières, et le recours à des tactiques non-linéaires, typiques de la guerre irrégulière. Ce mode de combat innovant a démontré son efficacité sur une grande variété de théâtres et avec des belligérants aussi différents que la Russie en Ukraine, l’Etat islamique en Irak et en Syrie, ou les cartels de la drogue au Mexique. Il importe pourtant de ne pas être aveuglé par une labellisation hybride unique dès lors que seules des stratégies différenciées sauront venir à bout de chacune de ces menaces.