Publié le 29/06/2016
Pierre Nkurunziza, Bujumbura

Thierry VIRCOULON

Après une phase de contestation non violente du pouvoir d’avril à juillet 2015, le Burundi est entré, depuis la réélection du président Nkurunziza le 27 juillet, dans une phase de confrontation armée qui se poursuit encore à ce jour. Si pour le moment la basse intensité de ce conflit conduit à minimiser sa dangerosité, une escalade avec des effets déstabilisateurs dans la sous-région n’est pas à exclure. En effet, l’enlisement dans la violence radicalise les positions et ravive les démons du temps de la guerre ethnique.

À l’agenda de la commission des Nations unies sur le peacebuilding depuis 2006 à l’instar d’autres pays (Centrafrique, Guinée-Bissau, Liberia, etc.), le Burundi avait bénéficié d’un considérable effort international en matière de peacebuilding et était souvent cité en exemple dans les cercles internationaux quand il n’était pas un cas d’études pour les « conflict resolution studies ». Les violences qui se déroulent depuis l’été 2015 en s’amplifiant, remettent en cause cette vision. Afin de comprendre le manque de durabilité de la paix civile au Burundi et d’en tirer des leçons pour d’autres situations, cette note revisite la période de maturation du conflit en soulignant la déconstruction des acquis de l’accord d’Arusha, notamment pendant le second mandat du président (2010-2015), et en analysant les efforts ou le manque d’efforts des sponsors de l’accord pendant cette période critique.