Publié le 01/04/2018

Céline PAJON

Comme en Europe, l’élection de Donald Trump à la Maison Blanche a d’abord plongé les responsables politiques japonais dans une certaine sidération.

 

Le saut dans l’inconnu que constituait l’arrivée au pouvoir de l’homme d’affaires, ainsi que ses déclarations de campagne particulièrement provocantes vis-à-vis du Japon, laissaient présager une possible remise en cause de l’alliance de sécurité – alpha et omega de la posture de défense nippone depuis 1952. La sidération a vite laissé place à une diplomatie active, visant à se rapprocher de Donald Trump et de son entourage pour expliquer les tenant et aboutissants de la relation bilatérale, montrer la bonne volonté japonaise à travers des projets d’investissement aux Etats-Unis, et plaider pour le renforcement de l’alliance dans un environnement de sécurité dégradé par les provocations nucléaires de la Corée du Nord et l’expansion maritime chinoise. De fait, le Japon n’a guère le choix : s’entendre avec Trump est une question de survie pour Tokyo, qui ne voit pas d’alternative à l’alliance pour assurer une dissuasion crédible face à la Chine et à la Corée du Nord.