Publié le 03/09/2018

Gustavo Eduardo ORDÓÑEZ MARTÍNEZ

Dans le contexte de l’impunité persistante de la criminalité organisée et du narcotrafic, de nombreux pays d’Amérique latine, et plus particulièrement au Mexique et en Colombie, ont fait le choix d’affecter des forces armées à des tâches de sécurité intérieure. 

Bien qu’étroitement liée à l’histoire politique et militaire de la région, cette dynamique de militarisation de la sécurité intérieure s’est accélérée au xxie siècle sous l’influence conjuguée des politiques contre-narcotiques des États-Unis et la crise de légitimité des forces de police. Mobilisées dans les « guerres contre la drogue » sur leur territoire national, les forces armées se trouvent au cœur de nouveaux enjeux politiques, stratégiques et constitutionnels qui conduisent à repenser les relations civilo-militaires dans leur ensemble. L’expansion de ce nouveau cadre normatif à travers toute la région (Brésil, Argentine, etc.) pose avec d’autant plus d’actualité la question du rôle des armées dans ces missions de sécurité intérieure.