Publié le 13/02/2003

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Résumé

Depuis une trentaine d’années, le mouvement berbériste connaît un nouvel essor au Maghreb. Il déborde aujourd’hui le cadre national pour devenir un phénomène à la fois transnational et international dans toute l’Afrique du Nord. Sa radicalisation ces dernières années, notamment en Algérie, va de pair avec les tentatives de récupération par les pouvoirs en place, par exemple au Maroc, et la structuration du mouvement dans la diaspora berbère, en particulier en France. Le cas de la Kabylie, qui est au bord de la rupture avec l’Etat central et trouve dans des institutions anciennes (les archs) une cohésion et une force nouvelles, n’interdit pas d’imaginer à terme un renversement de la donne géopolitique au Maghreb, où les Berbères représentent 20 millions d’individus. La question berbère place en tous cas les Etats maghrébins devant des choix cruciaux en matière d’identité, de culture et de légitimité démocratique, dont dépend largement l’avenir de la région.

Maxime Ait Kaki est docteur en science politique et journaliste.