Publié le 15/01/2021

Paul MAURICE, cité par Clément Daniez dans l’Express

Les délégués de la CDU désignent un nouveau leader samedi. Plusieurs responsables politiques peuvent prétendre remplacer Angela Merkel à la chancellerie : Laschet, Merz, Röttgen, Söder et Spahn.

Pas facile pour les Allemands de couper le cordon avec "Mutti" ("maman" en allemand), le surnom d'Angela Merkel. Selon une étude d'opinion réalisée début janvier pour la chaîne ARD, 51% d'entre eux regrettent son départ programmé de la chancellerie, à l'automne prochain. Il n'empêche, la personnalité politique européenne la plus marquante du début du XXIe siècle compte bien tirer sa révérence, après seize années à la tête du pays. Celui-ci aura donc bientôt un nouveau dirigeant. 

Il y a de fortes chances que ce soit un conservateur : ceux-ci trônent invariablement en tête des sondages (36%, devant les Verts, à 20%). En théorie, cela pourrait être l'un des trois prétendants à la présidence de la CDU : Armin Laschet, Friedrich Merz et Norbert Röttgen, trois hommes, tous catholiques et originaires de Rhénanie-du-Nord-Westphalie, le plus peuplé des Lander, avec 18 millions d'habitants. On connaîtra le vainqueur samedi, à l'issue de deux jours d'un Congrès virtuel, épidémie de COVID-19 oblige, au cours duquel 1001 délégués du parti vont désigner leur nouveau président. 

Pour autant, le vainqueur du jour ne sera pas forcément le candidat à la chancellerie des conservateurs lors des législatives de septembre prochain.

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Merz est le candidat de ceux qui trouvent que la CDU doit amorcer un virage à droite, en rompant avec la "sociale-démocratisation" des années Merkel. Il est très populaire auprès de la base et peut compter sur le soutien de l'organisation regroupant la jeunesse du parti (une centaine de délégués).

"Il est sur une ligne dure en matière d'immigration et de sécurité et pour le retour au "schwarze Null" ("zéro déficit") dès 2022, précise Paul Maurice, chercheur au comité d'étude des relations franco-allemandes, à l'Ifri. Son positionnement a aussi pour objectif de récupérer les mécontents de l'AfD, qui a été fondé en 2013 par des libéraux-conservateurs opposés au sauvetage de la Grèce, avant de devenir un parti d'extrême droite."

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Lire également l'analyse de Frank DECKER « L’avènement d’une nouvelle époque dans des temps troublés. La CDU à la fin de l’ère Merkel [2] », Notes du Cerfa, n°157, décembre 2020.