Publié le 06/10/2021
A gauche : IBM Q System Computer -- A droite : GPU Card

Alice PANNIER

La puissance de calcul joue un rôle essentiel dans le machine learning, la recherche scientifique et le domaine militaire. Par conséquent, la course à la puissance de calcul est devenue un élément clé dans la concurrence technologique entre les États-Unis et la Chine, et constitue une priorité stratégique pour l'Europe.

Cette étude se concentre sur deux segments complémentaires de l'informatique : le calcul haute performance (HPC, c'est-à-dire, les "supercalculateurs") et l'informatique quantique. Le HPC est utilisé depuis plusieurs décennies dans la recherche scientifique, la météorologie et l'armée. Si les États continuent de générer de forts besoins en ordinateurs massifs, le domaine connaît également une diversification des utilisations dans l'industrie. Quant à l'informatique quantique, elle en est encore au stade expérimental, mais son potentiel de rupture est considérable car elle promet de multiplier la puissance de calcul de manière exponentielle. À ce titre, elle concentre l’attention des gouvernements, des entreprises et investisseurs du monde entier.

Dans la course mondiale, les pays européens cherchent à mettre en commun leurs ressources en encourageant le développement de services informatiques partagés, d'infrastructures de données et d'une industrie locale. Dans cet effort, l'Europe est confrontée à de multiples défis (design et production de processeurs, enjeux énergétiques, investissements privés) et risques (tels que les restrictions à l'exportation et les rachats d'entreprises). Pourtant, l'informatique quantique offre aujourd'hui l'opportunité de tirer les leçons des évolutions passées dans le domaine de l'informatique classique, et de prendre d'emblée les bonnes mesures afin de récolter les avantages sociétaux, économiques et sécuritaires de cette technologie.