Publié le 02/02/2022

Marc JULIENNE

L’Union européenne (UE) a entamé une lente reconfiguration de ses relations avec la Chine ces dernières années, mais 2020 a constitué un accélérateur sans précédent dans la perte de naïveté européenne à l’égard de Pékin.

Plusieurs facteurs expliquent cette prise de conscience : la pandémie de la Covid-19 originaire de Chine, la tentative de Pékin de ringardiser les vieilles démocraties européennes face à l’autoritarisme chinois 2.0, la reprise en main tout aussi autoritaire de Hong Kong, et enfin, le cortège de révélations sur la répression des Ouïghours au Xinjiang.

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Un autre dossier est venu attiser les tensions sino-européennes : Taiwan. La pression chinoise exercée sur l’Etat insulaire de 23 millions d’habitants a suscité un plus grand soutien en Europe, notamment de la part de la France, de la République tchèque, de la Slovaquie, de l’Estonie ou de la Lituanie. En raison de ses liens avec Taiwan, ce dernier pays traverse d’ailleurs une crise diplomatique sans précédent, Pékin ayant, en guise de représailles, coupé tous ses échanges commerciaux avec Vilnius.

Dans la nouvelle relation bilatérale qui se dessine entre l’UE et la Chine, le commerce ne doit plus masquer d’autres intérêts impérieux que sont la souveraineté, l’autonomie, le respect de l’Etat de droit et du droit international. Dans cette perspective, et en prenant conscience l’importance du marché européen pour l’économie chinoise, les échanges commerciaux pourraient être envisagés, non plus comme une fin, mais comme un moyen pour défendre nos intérêts.

 

>> Retrouver l'article en intégralité sur le site de Le 1 hebdo [1].