Publié le 27/02/2022
Kharkiv, Ukraine, colonne de véhicules ukrainiens blindés, 31 janvier 2022 :

Thomas GOMART, invité dans "L'Esprit public" sur France Culture

Lundi, Vladimir Poutine reconnaissait les "républiques séparatistes" du Donbass, Donetsk et Louhansk. Deux jours plus tard, il envahissait l'Ukraine pour "dénazifier" son voisin pro-occidental qui mènerait, selon ses mots, un "génocide" contre les russophones.

Dans une déclaration publiée à l'aube, jeudi, Vladimir Poutine a déclaré s'efforcer "d'arriver à une démilitarisation et une dénazification de l'Ukraine", assurant  ne pas avoir "dans ses plans une occupation des territoires ukrainiens". "Nous ne comptons imposer rien par la force à personne", a-t-il affirmé, appelant les militaires ukrainiens "à déposer les armes"

Jeudi matin, Vladimir Poutine a donné le signal des hostilités en lançant une invasion de l'Ukraine, avec des frappes aériennes à travers le pays, notamment à Kiev. Des forces terrestres russes sont également entrées sur le territoire ukrainien, depuis le nord, l'est et la Crimée annexée. Face à l'invasion russe, le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a proclamé jeudi la loi martiale dans le pays, appelé ses concitoyens à "ne pas paniquer", avant d'annoncer la rupture des relations diplomatiques avec Moscou. Vendredi, le président Zelensky a lancé un appel à la mobilisation, exhortant les Européens aguerris à venir combattre. Il demandait samedi, dans un message posté sur Facebook, à ne pas déposer les armes et à continuer de défendre Kiev.

Les alliés historiques de Moscou ont partagé des messages de soutien à la Russie. C'est le cas de la Syrie, de l'Iran, du Venezuela, du Brésil. La Biélorussie est accusée d'avoir soutenu et aidé à l'invasion de l'Ukraine. Les Etats-Unis, le Canada, l'Australie et l'Union-Européenne ont annoncé des sanctions à l'égard de ce pays. La Chine ne souhaite pas s'opposer frontalement à son ami russe. Le président chinois qui s'est entretenu vendredi avec son homologue russe a annoncé soutenir la Russie dans la résolution du conflit par le biais de négociation avec l'Ukraine. 

Intervenants
  • Thomas Gomart [1], historien des relations internationales, directeur de l’Institut français des relations internationales (IFRI).
  • Bertrand Badie [2], politiste, spécialiste des relations internationales, professeur émérite des universités à l’Institut d’Etudes Politiques de Paris et enseignant-chercheur associé au Centre d’études et de recherches internationales (CERI)
  • Christine Ockrent [3], journaliste et productrice de l'émission "Affaires étrangères" sur France Culture
  • Hubert Védrine [4], diplomate, ancien ministre des Affaires étrangères dans le gouvernement Jospin et ancien secrétaire général de la présidence de la République sous François Mitterrand

 

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