Publié le 01/03/2022

Julien NOCETTI, cité par Nicolas Hasson-Fauré pour Ouest-France. 

Une cyberattaque contre un pays membre de l'Otan pourrait déclancher la clause de défense collective de l'organisation. Selon ces dispositions "une attaque contre un membre de l'alliance est considérée comme une attaque dirigée contre tous les alliés". 

"Les parties conviennent qu'une attaque armée contre l'une ou plusieurs d'entre elles survenant en Europe ou en Amérique du Nord sera considérée comme une attaque dirigée contre toutes les parties". Voici ce que prévoit l'article 5 du traité de Washington, celui qui pose les fondements de l'Otan, l'Organisation du traité de l'Atlantique Nord. Cette clause de défense collective pourrait être invoquée après une cyberattaque contre un pays membre de l'alliance, a indiqué un responsable de l'organisation à l'agence de presse Reuters, lundi 28 février.  

Nous ne sommes pas face à un "cyber Pearl Harbor" qui dévasterait tout sur son passage. Pour autant, nous sommes assez loin d'avoir vu tout le potentiel de nuisance de la Russie en la matière. note Julien Nocetti, chercheur associé à l’Institut français des relations internationales (Ifri). Pourtant, il y a dans le cyberespace des « signaux assez inquiétants [1] », ajoute-t-il.

Il n'existe pas de directives claires sur la manière donc l'Otan devrait réagir, si une telle attaque avait lieu, Mark Warner, le président de la commission du renseignement du Sénat américain, à l'agence Reuters. 

La réponse à une éventuelle attaque informatique pourrait, en tout cas, dépasser les limites du cyberespace, indique encore Julien Nocetti. « Le cyber n’est pas à prendre isolément, mais à combiner avec d’autres types de réponses à la Russie », explique-t-il. Le cyber n'est pas à prendre isolément, mais à combiner avec d'autres types de réponses à la Russie.

Quant à l’évolution de la situation, « tout dépendra du niveau d’engagement de la Russie dans le cyber » à la suite de l’offensive en Ukraine, note encore Julien Nocetti. Un élément qu’il devrait être possible de jauger au cours de « la semaine qui vient », estime-t-il. L’apparition de ces « cyber-partisans » est « une donnée tout à fait nouvelle du conflit » ukrainien, dont l’évolution « sera à suivre », poursuit Julien Nocetti. Leurs actions pourraient avoir « un effet au long cours » pouvant potentiellement « perturber l’engagement de la Russie » dans la guerre.

L'article dans son intégralité sur le site de Ouest France [2].