Publié le 09/03/2022

Paul MAURICE, cité Par Sabine Syfuss-Arnaud dans Challenges

L'invasion de l'Ukraine par la Russie a été un électrochoc pour les 27 membres de l'Union. A la veille du sommet de Versailles des 10 et 11 mars, l'Europe affiche face un front uni. Plus humaine face aux 2 millions de réfugiés ukrainiens, plus pugnace vis-à-vis de Poutine. L'Allemagne notamment a abandonné dans un revirement spectaculaire sa tendance au pacifisme.

Depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie, non seulement la guerre est de retour sur le Vieux Continent, mais elle risque de durer. Ces jeudi 10 mars et vendredi 11, les 27 chefs d’Etat et de gouvernement européens se retrouvent au château de Versailles pour ébaucher des réponses communes. Il s’agit rien de moins que de jeter les bases d’une nouvelle Europe. Emmanuel Macron ne pouvait choisir de lieu plus symbolique que la demeure du Roi Soleil, où la paix avec l’Allemagne fut scellée en juin 1919…

Assurant la présidence de l’Union pendant le premier semestre 2022, la France avait annoncé ce sommet dès début décembre. A l’époque, il devait ouvrir sur des horizons lointains, "le modèle de croissance et d’investissement pour 2030". Le président de la République avait alors pointé : "nous devons passer d’une Europe de coopération à l’intérieur de nos frontières à une Europe puissante dans le monde, pleinement souveraine, libre de ses choix et maîtresse de son destin". Le chef de l’Etat ne croyait pas si bien dire !

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Plus miraculeux encore, la Russie a réussi à faire rebattre les cartes de la très épineuse question de la défense, le revirement le plus spectaculaire étant celui de l'Allemagne. Fin février, le chancelier Scholz a annoncé au Bundestag des investissements militaire de 100 milliards d'euros et un budget annuel de la défense de 2% du PIB, une vraie résvolution dans une République fédérale jusque-là viscéralement pacifiste à cause de son histoire.
  • Chercheur à l'Ifri, Paul Maurice confirme "une remise en cause des principes qui faisaient consensus dans le pays depuis trente ans". [...]
Dans la foulée, le chancelier autrichien vient d'annoncer une hausse substantielle de ses dépenses de défense, tout comme le gouvernement danois. La Finlande, elle, en plein abandon de sa traditionnelle doctrine de "finlandisation", compte acheter des missiles et renforcer ses liens militaires avec les EtatsUnis, tandis que la Suède se tâte à organiser un référendum sur une adhésion à l'Otan...
 
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