Publié le 14/04/2022
Le président Recep Tayyip Erdogan au sommet de l'OTAN du 23 mars 2022.

Dorothée SCHMID, citée par Yves Bourdillon dans Les Echos.

Après des années de politique étrangère abrasive tous azimuts, Ankara a changé son fusil d'épaule pour se réconcilier avec les Occidentaux et ses voisins. La Turquie est même le seul médiateur admis par Kiev et Moscou dans la guerre actuelle.

De paria à partenaire. La Turquie de Recep Tayyip Erdogan revient en grâce auprès de ses voisins et des pays occidentaux, alors qu'on peinait il y a quelques années à lui trouver des alliés, le président turc multipliant les provocations et les sujets de tensions depuis le printemps arabe.

Une réorientation illustrée par un succès diplomatique non négligeable : Ankara est le seul pays à avoir réussi à s'imposer comme médiateur entre Kiev et Moscou dans ce qui s'avère être la pire crise entre la Russie et les Occidentaux depuis 1962.

C'est à Istanbul que se déroulent depuis un mois les négociations entre les deux pays en vue d'un accord de paix. La Turquie peut se targuer de la confiance des deux parties, fournissant des drones à Kiev mais étant le seul membre de l'Otan à ne pas avoir imposé de sanctions économiques à Moscou, avec qui elle a trouvé un modus vivendi depuis que les deux pays ont frôlé l'affrontement militaire en Syrie en 2015. 

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« La Turquie pousse aussi ses pions sur le continent noir, où elle vient d'ouvrir sa 43e ambassade, avec une large palette d'actions, culturelles et sécuritaires, ou de chantiers de BTP », souligne Dorothée Schmid, spécialiste de la Turquie à l'Institut français des relations internationales.

Le Premier ministre grec, Kyriakos Mitsotakis, a rencontré le président turc à Istanbul le mois dernier. La guerre en Ukraine a convaincu les deux dirigeants que « le plus important est de se concentrer sur ce qui nous unit et moins sur ce qui nous divise » 

Ne pas être naïf, nuance Dorothée Schmid, cette stratégie d'apaisement est au service d'une politique turque qui revendique, depuis vingt ans, une certaine « centralité par rapport à l'Ouest et le Proche-Orient, une politique de puissance qui peut se permettre de jouer les médiateurs et faiseurs de paix en assumant mieux ses responsabilités que par le passé, d'une manière moins aventureuse, mais en misant sur un redéploiement économique, militaire et diplomatique impressionnant »

 

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