Publié le 23/09/2022

Matthieu TARDIS, cité par Céline Delbecque dans L'Express

Malgré les inquiétudes des habitants et grâce à l'engagement des bénévoles, certains maires ont depuis longtemps décidé d'accueillir des demandeurs d'asile. Récit.

Planté au beau milieu du bocage bourbonnais, dans l'Allier, le village d'Ygrande ne compte pas plus de 800 habitants. Mais dans les rues calmes de la commune, entre l'église romane du XIIe siècle et le musée de l'écrivain Emile Guillemin, les locaux ont pris l'habitude de croiser des Erythréens, des Afghans, des Syriens, des Soudanais ou encore des Irakiens, tous accompagnés par la mairie et des associations locales dans leur demande d'asile en France. Depuis 2015, le maire communiste de la ville en a fait son cheval de bataille : "Il faut des places pour accueillir les réfugiés, y compris en zone rurale. Alors je me suis dit "Pourquoi pas"", résume Pierre Thomas, assurant avoir accueilli "une cinquantaine de personnes" depuis sept ans. 

Beaucoup ont résidé entre six mois et un an à Ygrande, installés pour le temps du traitement de leur demande d'asile dans des logements communaux vacants, suivant des cours de français et participant à l'économie de la commune. Certains sont finalement partis faire des études dans les grandes villes alentour, quand d'autres sont restés, conquis par cette nouvelle vie à la campagne. "A peu près tous ont gardé des contacts localement. Il y a souvent eu de belles rencontres avec les habitants... Même si ce n'était pas toujours gagné d'avance !", explique le maire. "Il ne faut pas croire que ça s'est fait comme ça", réagit-il après les propos d'Emmanuel Macron, le 15 septembre.  

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Auteur d'une étude publiée en juillet 2019 [1] sur la réinstallation des réfugiés dans les petites villes et zones rurales françaises, Matthieu Tardis a ainsi observé que "dans leur diversité, en termes de géographie, de climat et d'opportunités économiques", les territoires ruraux "peuvent être un espace très approprié pour certaines personnes exilées, et permettent bien souvent un lien social plus fort que dans les grandes villes". Mais pas pour tous les profils. Et pas dans n'importe quelle condition.

"Pour que cela fonctionne, un accompagnement et une bonne coordination entre les travailleurs sociaux, les élus locaux, les bénévoles et les associations est nécessaire. L'Etat doit jouer son rôle, et être physiquement présent sur le terrain." 

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> Lire l'intégralité de l'article sur le site de L'Express [2]