Publié le 28/02/2023

Julien NOCETTI, cité par Joann Mathias dans l'Opinion

Travail, divertissement, relations sociales... Au même titre que l’intelligence artificielle, le métavers pourrait bientôt bouleverser tous les pans de notre société.

Seul l’avenir nous dira si le créateur de Facebook a eu raison avant tout le monde et si Meta a réussi à faire de ce vieux rêve de geeks une réalité capable de changer la vie du grand public. Mais l’idée d’un monde virtuel immersif, largement exploitée par le cinéma et la littérature depuis des décennies, n’est pas nouvelle et Meta est loin d’être le seul acteur à s’y intéresser sérieusement.

La guerre des mondes. Pour preuve, les grandes puissances que sont les Etats-Unis et la Chine surveillent de très près l’évolution du métavers.

« Pour des raisons économiques et de maintien sur la durée d’un leadership technologique qui prend une dimension duale, affirme Julien Nocetti, spécialiste de la géopolitique des technologies et chercheur à l’Ifri. Ils s’y intéressent pour des raisons commerciales en voulant s’assurer de la maîtrise du métavers pour ensuite exporter ses produits, ses services et ses normes techniques mais aussi dans une perspective militaire. Il s’agit, en particulier, chez ces deux grandes puissances, de potentiellement combiner le métavers à des manœuvres militaires, voire à des stratégies de désinformation en temps de guerre comme en temps de paix ».

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Bien conscient d’avoir loupé le coche avec les réseaux sociaux, le Vieux continent veut assurer sa souveraineté numérique dans le futur. Et face aux géants américains ou chinois, c’est sur le volet normatif que l’Europe pourrait se démarquer.

« Dans la lignée des efforts de Bruxelles en matière de numérique, il s’agira avant tout pour l’Europe de devenir une puissance normative, juge Julien Nocetti. Le tout pour essayer d’imposer une forme de régulation, de cadre juridique, pour tenter de prévenir des usages malveillants du métavers. Le tout alors que dans le monde et peut-être plus particulièrement en Europe, on encourt davantage de risques liés au numérique. Et c’est vrai que le métavers les prolonge : des risques de dépendance, de harcèlement, d’isolement, de propagation de discours de haine... »

 

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