Publié le 30/07/2010

Sébastien GRICOURT

Deux ans et demi après la déclaration de son indépendance, le 17 février 2008, le Kosovo avance péniblement vers l’’affirmation de sa souveraineté. La Serbie ne lâche pas prise et compte sur l’opinion consultative imminente de la Cour internationale de justice, saisie sur la légalité de la déclaration de l’indépendance, pour relancer un processus de discussions, sous l’égide de l’ONU.

L’agenda devra alors traiter, parmi d’autres questions, du défi à la stabilité des Balkans que constitue le nord du Kosovo, majoritairement serbe, là où se cristallise un conflit gelé. Les parties prenantes de la communauté internationale souhaitent unanimement la résolution de cette situation, les unes ayant pour objectif de diminuer drastiquement leur présence, les autres de se déployer efficacement sur tout le territoire du Kosovo, en particulier les missions européennes. En attendant cette phase cruciale pour la paix entre la Serbie et le Kosovo, la lutte contre la corruption et le crime organisé constitue un autre défi majeur vis-à-vis duquel l’action européenne commence à donner des résultats visibles. Ce combat est primordial pour assainir une vie économique asphyxiée par le clientélisme politique et pour apporter la transparence face à l’opacité régnant dans tous les grands projets censés lancer le développement du pays, et aussi la prospérité pour laquelle tout reste à faire. Cette situation indique que le pouvoir politique en place à Pristina n’est pas le plus fiable des partenaires pour ceux visant l’établissement de l’état de droit, même si cette configuration politique fut utile en 2008 pour garantir la stabilité politique.