Publié le 29/11/2010

Martina SAUER

Les questions d’immigration et d’intégration, focalisées particulièrement sur la minorité turque, ont été au cœur du débat politique en Allemagne cet automne, avec la publication d’un livre polémique intitulé "L’Allemagne court à sa perte" par Thilo Sarrazin, membre du directoire de la Bundesbank. Le président fédéral Christian Wulff et la chancelière se sont aussi impliqués dans ce débat sur l’immigration et l’identité en Allemagne, Angela Merkel faisant le constat de l’échec du "Multikulti".

En raison de son histoire migratoire, la sphère politique allemande n’a reconnu qu’à contrecœur que l’Allemagne était devenue un pays d’immigration. Jusqu’au début de la décennie, la conception dominante était celle d’un retour des "travailleurs invités" (Gastarbeiter), partagée tant par la société allemande que par les immigrés eux-mêmes.

Les résultats de sondages réalisés chaque année, depuis 1999, par la Stiftung Zentrum für Türkeistudien und Integrations-forschung (Fondation Centre d’études turques et de recherche sur l’intégration) décrivent au contraire une intégration partielle et ne confortent pas la thèse d’un renforcement d’une ségrégation croissante.

Martina Sauer est directrice de recherche à la Stiftung Zentrum für Türkeistudien und Integrationsforschung, ZfTI.