Publié le 24/03/2011

Jacques MISTRAL

La principale interrogation concernant l’avenir de l’économie chinoise à moyen terme (c’est l’horizon temporel de ce rapport qui ne traite donc pas des questions du long terme, au premier rang desquelles figure la démographie) porte sur la réorientation de la croissance. 

On désigne ainsi le passage d’un modèle de croissance mercantiliste, tiré par l’investissement, les exportations et des excédents commerciaux gigantesques, à un modèle de croissance endogène reposant sur la progression de la demande intérieure, plus respectueux des enjeux environnementaux et induisant des relations plus équilibrées avec ses partenaires commerciaux. C’est un objectif affiché depuis plusieurs années déjà, et réaffirmé avec beaucoup de force en février 2011 à l’occasion de la tenue de l’Assemblée nationale populaire. Mais c’est une entreprise immense, à la taille du pays et de son histoire. Il ne s’agit rien moins que de transformer les structures de consommation et de production, les mécanismes de distribution du revenu et donc le marché du travail, la structure sociale et sans doute aussi, finalement, les structures politiques. Et, stupéfait par la rapidité des transformations observées depuis deux décennies, on en sous-estime souvent en Occident les difficultés et donc les délais. Pékin, comme Rome, ne s’est pas fait en un jour !