Publié le 28/09/2012

Stephan KLECHA

Le paysage politique allemand, longtemps stable, subit actuellement des modifications profondes. Les partis traditionnels ont de plus en plus de mal à attirer les électeurs et de nouveaux partis obtiennent désormais régulièrement des mandats aux élections locales et régionales. Ces évolutions peuvent fortement influencer la formation de gouvernements dans le futur. En effet, les coalitions traditionnelles obtiennent plus difficilement la majorité nécessaire. Parmi ces nouveaux acteurs, depuis son affirmation à l’automne 2011, le Parti pirate fait figure de premier rôle puisqu’il est le seul en mesure de réussir son entrée au Bundestag.

Outre les électeurs attirés par la question des libertés liées à Internet, le parti a mobilisé une forte proportion d’électorat protestataire qu’il doit désormais tenter de stabiliser. Grâce à une architecture polycentrique et hybride, les Pirates se sont montrés efficaces en période de campagne électorale, mais chaotiques sur le plan du travail politique. Les élus exercent leur mandat en toute liberté et les décisions sont prises en assemblée générale. Cela pose problème lorsqu’il s’agit de formuler un programme politique complet et empêche les Pirates de participer à la formation d’une coalition de majorité. Néanmoins, compte tenu des succès électoraux du Parti pirate, la question du rôle qu’il peut jouer dans le futur pour la formation de gouvernements se pose désormais. Même s’il n’a pas encore été considéré comme un partenaire de coalition potentiel et si sa structure n’en fait pas un parti de gouvernement, il peut rendre plus difficile la formation de coalitions traditionnelles.

Stephan Klecha est chercheur à l’Institut de recherches sur la démocratie (Institut für Demokratieforschung) de l’Université Georg-August de Göttingen

 

Ce document est disponible en langue allemande : Parteiensystem im Wandel – Piraten künftig an Bord? [1]

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