Publié le 28/01/2013

Nele Katharina WISSMANN

L’étude de la question de l’intégration est encore relativement nouvelle en Allemagne, qui n’a pris conscience que très récemment de son statut de pays d’immigration. Or une telle reconnaissance constitue une condition indispensable à la conception d’une stratégie d’intégration.

Pendant longtemps, le caractère nébuleux du concept de travailleur invité n’a pas favorisé l’investissement dans l’éducation ou la formation professionnelle. L’intégration se résumait à quelques mesures isolées qui restaient souvent à l’état de modèle. Il convient de souligner que les conjonctures politiques qui favorisaient les discussions sur la culture de référence et la société multiculturelle étaient éphémères. Pourtant, le défi de la politique d’intégration de l’Allemagne consiste à offrir des perspectives de long terme aussi bien pour l’État et la société allemande que pour les migrants. Le débat très émotionnel sur l’islam qui a été lancé en Allemagne a toutefois amené les Turcs à se reposer sérieusement la question de leur propre identité et de leur appartenance.

L’analyse tire la conclusion que l’Allemagne a besoin de perspectives de long terme permettant d’atténuer les divisions d’une société multiculturelle et d’exploiter son potentiel au regard des problèmes démographiques du pays.

Nele Katharina Wissmann est chargée de mission au sein du Comité d'études des relations franco-allemandes (Cerfa) de l'Ifri.

 

Cette publication est disponible en allemand : Migranten in Deutschland: Herausforderungen an die Integrationsdebatte [1] (PDF)