Les Balkans occidentaux, pierre de touche de la politique étrangère allemande et européenne

La politique de l’Allemagne envers les Balkans de l’Ouest se caractérise par un engagement continu qui comprend pourtant plusieurs phases, à savoir la reconstruction, la stabilisation, la consolidation de l’État de droit et de l’économie du marché, enfin de member-state building.

Les pays des Balkans de l’Ouest jouent un rôle tout aussi central pour la politique étrangère allemande que pour la politique étrangère européenne. Le conflit du Kosovo en 1999 a confronté la classe politique allemande à un dilemme, « plus jamais la guerre » ou « plus jamais Auschwitz ». Les Balkans de l’Ouest rappellent en même temps à l’UE sa promesse de partage de paix, de prospérité et de solidarité avec ses voisins de l’Europe du Sud-Ouest. Le défi posé par le flux migratoire domine actuellement les relations bilatérales entre les Balkans de l’Ouest et l’Allemagne, mais la politique étrangère allemande se comprend avant tout comme une contribution à une politique d’élargissement engagée.
Depuis l’automne 2013, le gouvernement CDU/CSU et SPD a donné une nouvelle impulsion à la politique des Balkans de l’Ouest, par exemple en proposant en novembre 2014 une initiative germano-britannique pour la Bosnie-Herzégovine, et en août 2014, le sommet des Balkans. Dans les deux cas, le gouvernement allemand a misé sur des initiatives conjointes avec ses partenaires européens et sur le suivi de ces initiatives par d’autres États membres, ou par les institutions européennes. La France sera l’hôte de la prochaine édition du sommet des Balkans, qui aura lieu le 4 juillet 2016.
Les sommets annuels des Balkans devraient renforcer la confiance de la population des six pays de la région en leur avenir européen. Ils promeuvent également la coopération régionale et contribuent ainsi à ancrer les mécanismes de coordination et de coopération que de futurs États membres de l’UE doivent acquérir. En même temps, ils pourraient détourner l’attention des élites politiques de la réforme, longue et difficile, de l’État de droit, vers d’autres projets réalisables à moyen terme. Quoi qu’il en soit, la France et l’Allemagne doivent poursuivre leur engagement afin que le soutien de l’UE aux réformes démocratiques et économiques dans les Balkans de l’Ouest ne faiblisse pas.
Julia Wanninger est chef de bureau et collaboratrice scientifique d’un député allemand au Parlement européen à Bruxelles.
Cet article est également disponible en allemand.
Contenu disponible en :
Régions et thématiques
Utilisation
Comment citer cette publicationPartager
Téléchargez l'analyse complète
Cette page ne contient qu'un résumé de notre travail. Si vous souhaitez avoir accès à toutes les informations de notre recherche sur le sujet, vous pouvez télécharger la version complète au format PDF.
Les Balkans occidentaux, pierre de touche de la politique étrangère allemande et européenne
Centres et programmes liés
Découvrez nos autres centres et programmes de rechercheEn savoir plus
Découvrir toutes nos analysesL’Allemagne face à l’Amérique de Trump. Une rupture sans précédent
Le 6 novembre 2024 Donald Trump est réélu à la présidence des États-Unis. Le même jour, Olaf Scholz annonce qu’il limoge son ministre des finances, Christian Lindner, décision qui va mettre un terme à la coalition tripartite au pouvoir depuis trois ans et ouvrir la voie à des élections anticipées.
Les évolutions du comportement des électeurs allemands
Les élections fédérales du 23 février 2025 ont été marquées par le caractère exceptionnel de ce vote anticipé et la brièveté de la campagne électorale. L’éparpillement du vote et la grande volatilité des électeurs ont conduit à une redéfinition du paysage et de la géographie des partis en Allemagne.

DOSSIER - Les élections anticipées en Allemagne du 23 février 2025
Les résultats des élections fédérales anticipées du 23 février 2025 sont plutôt clairs et représentatifs puisque, avec 82,5 %, le taux de participation a été particulièrement élevé. C’est le plus élevé depuis l’unification en 1990.
La « Saga Huawei » en Europe revisitée : les enseignements allemands pour le déploiement de la 6G
Bien que l’Union européenne ait tenté de coordonner une réponse commune dans le déploiement de la 5G en Europe via sa « boîte à outils 5G », les États membres ont suivi des approches divergentes, pris entre considérations politiques, économiques et technologiques. L’Allemagne – malgré ses liens économiques étroits avec la Chine et son statut de premier marché européen des télécommunications – n’a trouvé qu’un accord vague en juillet 2024, dont la portée semble surtout symbolique.