Tokyo face aux désastres naturels : leçons, enjeux et défis

Alors que Tokyo s’apprête à accueillir en 2020 les Jeux olympiques d’été, la probabilité qu’un puissant séisme secoue la métropole est estimée à 70 % dans les trois prochaines décennies. Cet état de fait témoigne des enjeux liés à la gestion des risques naturels.

Le département de Tokyo, poumon économique du pays, rassemble 13,5 millions d’habitants et est notamment exposé aux tremblements de terre et aux pluies diluviennes, particulièrement redoutés.
Pour éviter que ces risques naturels ne se transforment en catastrophes, le Japon s’est appuyé sur les défaillances constatées lors des désastres passés pour améliorer son dispositif de prévention et de gestion des risques. Lors des séismes de 1923 à Tokyo, 1995 à Kobe et 2011 dans le Tohoku, et lors du typhon de 1959 dans la baie d’Ise, notamment, plusieurs faiblesses ont été identifiées à différents niveaux : infrastructures pas assez résistantes, secours peu efficaces, information insuffisante de la population ou encore restauration imparfaite des liens sociaux.
Le pays et les collectivités comme Tokyo ont pu rebondir en renforçant l’arsenal législatif et en augmentant les budgets consacrés à la prévention des désastres. Les systèmes de prévision et de surveillance ont été améliorés et les constructions ont été renforcées. Les services de secours ont été perfectionnés et l’information de la population a été intensifiée. Si bien que le Japon est aujourd’hui considéré dans le monde comme un modèle en termes de prévention et de réponses face aux désastres naturels.
Il reste cependant un certain nombre de points noirs au tableau, que les autorités tokyoïtes, entre autres, vont devoir tenter de résoudre à court ou moyen terme. Cela concerne tout d’abord les infrastructures : la part de constructions vulnérables doit encore être diminuée et l’installation de coupeurs automatiques d’électricité en cas de secousses pour éviter le commencement d’incendies, généralisée. Par ailleurs, il s’agit également d’améliorer le système d’évacuation et d’information de la population, ce qui réduirait fortement le nombre de victimes en cas de crue. Il est également indispensable d’avoir une vision plus globale, qui intègre l’ensemble des populations plus vulnérables, telles que les personnes âgées et handicapées (qui représentent respectivement 22 et 4,5 % de la population du département), mais aussi les résidents et touristes étrangers ainsi que les sans-abri. En outre, certains dangers (vents violents,éruptions, vagues de chaleur) sont encore trop peu traités voire ignorés, du fait de leur faible probabilité ou d’un manque de moyens, alors qu’ils pourraient impacter la société. Enfin, au vu des problèmes constatés dans la phase de reconstruction après les séismes de 1995 et de 2011 notamment (conditions de vie précaires, cas de morts solitaires), il est nécessaire de prévoir davantage l’après-catastrophe pour limiter au maximum les victimes secondaires.
La poursuite et l’intensification des efforts seront indispensables et de l’anticipation des autorités comme des citoyens dépendra l’ampleur des prochaines catastrophes.
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