Débat Obama-Romney : regards croisés franco-allemands Les analyses de Laurence Nardon et Josef Braml, Actuelle de l'Ifri, 23 octobre 2012

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Dans la nuit du 22 au 23 octobre, le président américain sortant Barack Obama et son rival, le républicain Mitt Romney, se sont retrouvés pour leur troisème débat télévisé, autour de la politique étrangère. Retrouvez les moments les plus importants du débat, analysés et commentés par Laurence Nardon et Josef Braml.

Laurence Nardon est chercheur à l'Institut français des relations internationales (IFRI), responsable du programme Etats-Unis.

"Ce troisième débat présidentiel portait sur la politique étrangère. Il a été l"occasion pour le président Obama et le gouverneur Romney de montrer leurs qualités de leadership. On a vu un Obama assez offensif, défendant son bilan avec pugnacité, n"hésitant pas à contredire son adversaire et à lui reprocher ses prises de position très variables au cours de la campagne, par exemple sur le retour des troupes d"Afghanistan. Mitt Romney était, lui, assez calme et posé. Il ne s"est pas livré à beaucoup d"attaques (ne revenant pas notamment sur l"attentat de Benghazi), sans doute pour rester dans une posture plus présidentielle, et se repositionnant une nouvelle fois très au centre.
Ce qui a frappé sur le fond, c"est le nombre de dossiers sur lesquels les candidats étaient en fait d"accord. On peut voir ici l"effet du recentrage de Mitt Romney, qui cherche à décider les électeurs indécis au centre et se rapproche donc des positions du président. Contrairement au premier débat où cette attitude l"avait pris de court, Barack Obama, cette fois, n"a pas été surpris."

Josef Braml, chercheur associé du programme "Etats-Unis" auprès de l'Institut allemand de politique étrangère (Deutsche Gesellschaft für Auswärtige Politik)

"En évoquant le discours historique de John F. Kennedy pendant la crise de Cuba Bob Schieffer, qui présentait le troisième et dernier débat télévisé de la campagne électorale américaine, a rappelé d"emblée que les présidents des États-Unis pouvaient être confrontés à des défis existentiels inattendus. Chacun des deux adversaires s"est aussi efforcé de mettre en valeur ses propres qualités pour endosser le costume de commandant en chef montrer que l"autre n'a pas la carure. Mais il est vite devenu clair que le président Obama et son challenger Mitt Romney se servaient surtout du débat de politique étrangère pour parler des aspects intérieurs, sociaux et économiques qui seront déterminants pour cette élection."

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