16
nov
2022
Espace Média L'Ifri dans les médias
Léo PÉRIA-PEIGNÉ, cité par Thibaud Le Meneec sur Franceinfo

Explosion d'un missile en Pologne : comment l'origine d'un tel tir est-elle déterminée ?

Plusieurs dirigeants ont expliqué, mercredi, que le missile tombé mardi près de la frontière ukrainienne ne relevait vraisemblablement pas d'une "attaque intentionnelle" russe. Explications.

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Et l'escalade fut évitée, du moins pour l'instant. Au lendemain de l'explosion meurtrière d'un missile dans le village de Przewodów, dans l'est de la Pologne, les dirigeants occidentaux ont provisoirement écarté, mercredi 16 novembre, la thèse d'un tir volontaire de la Russie. "Notre analyse préliminaire suggère que l'incident a été probablement causé par un missile de système ukrainien de défense anti-aérienne tiré pour défendre le territoire ukrainien contre les missiles de croisière russes", a expliqué Jens Stoltenberg, le secrétaire général de l'Otan, lors d'une conférence de presse dans la matinée.

Pour privilégier la piste d'un tir de défense ukrainien, il se base sur les premiers éléments d'une enquête entamée mardi soir et dont il n'a pas souhaité communiquer les détails. Mais comment les autorités polonaises, ainsi que les équipes de l'Alliance nord-atlantique, ont-elles procédé pour aboutir à ces conclusions provisoires ? De quelle manière la trajectoire et la provenance d'un missile sont-elles déterminées ?

Des avions spéciaux capables de suivre les missiles

Comme lors d'un crash d'avion, les enquêteurs se rendent sur les lieux de l'explosion du missile pour collecter de précieuses informations.

Dans un premier temps, dans les débris, "il faut identifier le type de missile et éventuellement le lanceur", explique Léo Peria-Peigné, chercheur au centre des études de sécurité de l’Institut français des relations internationales (Ifri). Mais cette première phase matérielle n'est pas "une tâche facile", prévient le spécialiste des questions d'armement, "car les débris sont rarement en bon état".

Dans le cas du missile qui est tombé en Pologne, peu de doutes subsistent sur le fait qu'il s'agisse d'un système de défense sol-air S-300. Ces derniers, de fabrication soviétique, sont utilisés par les Russes mais aussi par les Ukrainiens. Dans d'autres cas, l'utilisation de systèmes de défense et de missiles distincts peut grandement faciliter le travail des enquêteurs.

Mais l'enquête "au sol" n'est pas le seul moyen pour les autorités de déterminer d'où provient le missile – et agir en conséquence. Dans le cadre de l'Otan, des avions spéciaux patrouillent dans le ciel des pays membres de l'Alliance nord-atlantique pour y rendre compte de l'activité aérienne, quelle qu'elle soit. C'est le rôle d'une flotte de Boeing E-3A, dotés d'un système aéroporté de détection et de contrôle (Awacs), qui patrouillent en Europe. 

"Les Awacs sont des avions radars, qui peuvent détecter la trace du missile, ainsi que sa vitesse, sa portée et sa taille", précise Léo Peria-Peigné. 

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