09
nov
2022
Espace Média L'Ifri dans les médias
Emmanuel Macron, conférence de presse à la base aérienne de Mihail Kogalniceanu, Constanta, Roumanie - 14 juin 2022
Léo PÉRIA-PEIGNÉ, invité dans "Les enjeux internationaux" sur France culture

Guerre en Ukraine : quels enseignements pour l'armée française ?

Alors qu'Emmanuel macron prononce aujourd'hui un discours sur la défense française, les Enjeux internationaux tirent les leçons à tirer pour les armées occidentales, et l’armée française en particulier, de la guerre en Ukraine.Tout à l’heure, depuis un bâtiment militaire à Toulon, le président de la République présentera les défis stratégiques auxquels la France doit faire face, dans un contexte dominé par la guerre en Ukraine et la compétition de plus en plus exacerbée entre grandes puissances. On appelle cela la Revue Nationale Stratégique, elle qui conduit à la nouvelle loi de programmation militaire pour la période 2024-2030. Pour la période 2019-2025 le budget était de 295 milliards d’euros. De combien sera l’augmentation de la nouvelle loi ? 

France Culture

Dans un contexte international tendu certes mais avec aussi une dette publique post covid culminant à 115% du PIB. Aujourd’hui aussi Emmanuel Macron entérinera ce que les experts militaires ont compris depuis le début de la guerre en Ukraine il y a 7 mois : le retour des conflits de haute intensité avec un engagement majeur des forces au sol opposées sur un front. Depuis février, la réflexion des Etats majors est intense sur l’équilibre à atteindre entre sophistication technique, et capacités numérique… Car il n’ a échappé à aucun militaire que très vite les armées russes et ukrainiennes ont épuisé leur matériel, les contraignant à bricoler des innovations ou à puiser dans des stocks anciens. Dans ces conditions, quelles leçons tirer de la guerre en Ukraine pour les complexes militaro industriels occidentaux ?

Les forces armées françaises ont connu une réduction continue de leur format depuis la fin de la guerre froide. Cette tendance s'explique par plusieurs facteurs : une évolution de leurs missions, réorientées vers des opérations de contre-insurrection de basse intensité, une pression budgétaire croissante, ainsi qu'un accroissement du coût de développement et d'acquisition de leurs équipements toujours plus modernes. Ainsi, les forces françaises ont réduit en taille mais ont également vu évoluer certaines de leurs capacités opérationnelles, en termes d'entraînement et de matériels, puisque leur hypothèses d'engagement ne les préparaient pas un haut conflit de haute intensité similaire à la guerre en Ukraine. 

Ces dernières années, trois hypothèses d'engagement majeur prévalaient : celle d'un conflit contre la Russie à l'Est, d'une implication dans une coalition limitée, sans les Etats-Unis, contre un ennemi indéterminé au Moyen-Orient, ainsi qu'un affrontement contre une puissance hostile dans les territoires d'outre-mer. Il est important de redéfinir ces HEM qui détermineront le format d'arme française pertinent pour les années à venir.

La guerre en Ukraine a souligné l'impératif du retour à la masse ainsi que des opérations interarmées et mis en lumière le rôle prédominant joué par certaines capacités, notamment l'artillerie. 

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