08
jan
2024
Espace Média L'Ifri dans les médias
Marc-Antoine EYL-MAZZEGA, interviewé par Romain Auzouy dans  le débat du jour pour RFI

Voitures électriques : l'Europe peut-elle réussir son pari ?

Pour la première fois, le constructeur automobile chinois BYD devance l’Américain Tesla en nombre de voitures électriques vendues dans le monde au quatrième trimestre 2023. La guerre fait rage entre les deux géants dans ce secteur d’avenir. Et l’Europe dans tout cela ? Elle est loin derrière, alors qu’un accord prévoit la fin des véhicules thermiques sur le vieux continent en 2035. À 11 ans de l’échéance prévue, l’UE tiendra-t-elle les délais ? Comment booster le marché et équilibrer l’offre et la demande ?
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Pour en débattre :

- Tommassi Pardi, directeur du Gerpisa (groupe d’études et de recherche permanent sur l’industrie des salariés de l’automobile) à l’ENS Cachan

- Marc-Antoine Eyl-Mazzega, directeur du Centre Énergie et Climat de l'Institut français des Relations internationales (Ifri), co-auteur de l'étude Comment gagner le pari industriel de la mobilité électriques en France et en Europe ?

- Bernard Julien, maître de conférences en Économie à l’Université de Bordeaux, spécialiste de l’industriel automobile

 

Pour l'instant, les véhicules électriques sont plus chers que leurs équivalents thermiques. Ils demeurent des produits réservés à une certaine élite économique, principalement achetés par des entreprises pour leur flotte. Cela s'explique par le fait qu'elles font le choix de décarboner et qu'elles en ont les moyens. Nous sommes désormais confrontés au défi suivant : comment massifier ce produit ?

 

La Chine est capable de proposer à ses consomateurs des véhicules électriques bon marché en raison de son vaste système de subventions à tous les niveaux. Une démarche que nous ne sommes pas en mesure de reproduire chez nous. La Chine est un système étatique d'économie dirigée, cela signifie que lorsqu'une décision stratégique est prise pour déployer une technologie, tous les moyens de l'État sont mobilisés.

D'autre part, Pékin adopte une vision industrielle très volontariste et voit très grand. Lorsque des usines sont érigées, elles atteignent des proportions gigantesques, s'intégrant dans des écosystèmes industriels où la production se réalise à des échelles qui n'ont aucun équivalent chez nous. Ainsi, il devient plus aisé de maîtriser les coûts.

La troisième raison réside dans la disponibilité d'électricité bon marché en Chine, bien que celle-ci soit issue de sources polluantes.Personne ne prend en compte les coûts de cette pollution.

 

 

> à écouter en intégralité sur RFI

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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