28
oct
2010
Notes de l'Ifri Potomac Papers
Page Somerville ROBINSON

‘‘I'm Not a Feminist, But…'', a Comparative Analysis of the Women's Movement in the United States and France Potomac Paper, n° 4, septembre 2010

L'émergence d'une pensée féministe depuis le milieu du XVIIIème siècle a donné lieu à des échanges soutenus et réguliers entre penseurs et activistes français et américains. Ils illustrent dans un secteur bien particulier la richesse de la relation entre les deux pays. Ce dialogue se poursuit aujourd'hui sur des bases renouvelées : du côté universitaire, avec l'exploration du concept de "genre", et du côté militant, avec la défense de causes précises et limitées.

Comparative Analysis of the Women's Movement in the United States and France

Fondés sur des échanges constants d’ouvrages et de correspondance, les idées et les mouvements féministes ont dès l’origine évolué en parallèle des deux côtés de l’Atlantique. Ainsi, des Lumières aux mouvements radicaux des années 1970 en passant par les suffragettes, les États-Unis comme la France ont vu s’imposer le droit à l’éducation, le droit au divorce et à l’héritage, le droit de vote, puis un ensemble de droits liés à la reproduction.

C’est avec la période contemporaine que s’est installé un certain malentendu – dû, entre autres, à des représentations académiques trompeuses relayées par les médias. D’un côté, les Français ont vu le féminisme américain comme un mouvement antimâle hystérique et d’inspiration puritaine ; de l’autre, les Américains ont pu considérer le féminisme français comme un mouvement d’intellectuel(le)s aliénant les femmes sur l’autel d’une soi-disant « féminité à la française ».

Or, s’il est vrai que des deux côtés de l’Atlantique, le label « féministe » conserve souvent mauvaise presse (au propre comme au figuré), ces représentations sont en réalité dépassées. D’une part, les travaux théoriques sur le féminisme connaissent un renouveau dans les deux pays dans le cadre des études sur le « genre » ; d’autre part, de nombreux combats féministes restent bel et bien en cours sur des thèmes limités et précis tels que l’égalité salariale et professionnelle, l’inclusion des femmes des cités ou le droit à l’avortement.

C’est au travers des études sur le genre que se débattent aujourd’hui les questions inhérentes à la condition féminine, telles que l’altérité fondamentale ou non du féminin par rapport au masculin, notamment au travers de la maternité ; la priorité à donner ou non aux revendications féministes sur les revendications sociales ; et enfin les raisons pour lesquelles, depuis 20 ans, la qualification de féministe est refusée par les principales intéressées.

C’est au bénéfice de tous qu’un dialogue franco-américain redémarre sur ces thèmes. Le recours croissant à des échanges sans intermédiaire sur la Toile pourra en renouveler le contexte loin des représentations médiatiques.

Ce contenu est disponible en anglais : ‘‘I'm Not a Feminist, But…'', a Comparative Analysis of the Women's Movement in the United States and France

 

Mots-clés
Féminisme Etats-Unis France
ISBN / ISSN: 
978-2-86592-777-7