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Caucase, Asie centrale, Moyen-Orient : la guerre en Ukraine fragilise-t-elle les zones d’influence russe ?

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interrogé par Mathilde Karsenti pour

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Alors que l’armée de Vladimir Poutine est monopolisée par le conflit en Ukraine, des violences resurgissent en Asie centrale, dans le Caucase mais aussi au Moyen-Orient.

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Alors que l’armée de Vladimir Poutine est monopolisée par le conflit en Ukraine, des violences resurgissent en Asie centrale, dans le Caucase mais aussi au Moyen-Orient. Pendant ce temps, d’autres puissances en profitent pour grignoter les zones d’influence russe. Analyse.

Vladimir Poutine n’a pas le don d’ubiquité. Alors qu’il vient d’essuyer – ce qui s’apparente à – un échec majeur en Ukraine le président russe ne peut que constater, depuis son siège au Kremlin, l’embrasement de ses zones d’influence à l’étranger. En une semaine seulement, deux conflits se sont réveillés. Dans le Sud-Caucase, une offensive conduite par l’Azerbaïdjan à la frontière arménienne a tué près de 300 personnes. En Asie centrale, près de cent personnes ont perdu la vie dans la reprise des affrontements autour du différend territorial entre le Kirghizistan et le Tadjikistan. L'occasion pour certaines puissances, dont les États-Unis et la Chine, d’empiéter sur cette « chasse gardée russe ».

« Toutes les conditions requises pour l’activation de ce soutien militaire sont pourtant remplies : l’Arménie est ici attaquée sur son sol par l’extérieur » explique à Marianne, Michaël Levystone, spécialiste de l’Asie centrale et chercheur associé à Institut français des relations internationales (Ifri).

« L’OTSC n'a activé qu’une seule fois l’obligation de solidarité collective inscrite à l’article 4 du Traité de Tachkent du 15 mai 1992 : c’était au Kazakhstan, en janvier 2022 alors que les conditions n’étaient, a priori, pas remplies, puisque le pays faisait essentiellement l’objet de soulèvements internes » rappelle le chercheur.

Si des manifestations ont eu lieu dans la capitale arménienne ce week-end pour le retrait de l’OTSC et le rapprochement avec l’Otan, « Erevan n’a ni intérêt, ni les moyens de quitter l’OTSC pour l’instant », d'après Michaël Levystone. Car « l’Arménie, qui est un pays pauvre et cerné par un voisinage hostile comme la Turquie et l'Azerbaïdjan, a besoin de conserver de bonnes relations avec la Russie, qui est à la fois un partenaire économique au sein de l’Union économique eurasiatique (UEEA) et un allié militaire au sein de l’OTSC. »

Avec la guerre en Ukraine, « l’armée russe a étalé au grand jour des faiblesses insoupçonnées et, de ce fait, suscite l’interrogation au sein de pays qui considèrent Moscou comme un gage essentiel de leur stabilité », analyse Michaël Levystone. Des militaires tout comme des mercenaires de l’unité Wagner qui étaient mobilisés en Afrique ou en Asie centrale ont par exemple été déplacés en Ukraine ces derniers mois. « Et cela ne rassure pas, par exemple, le président tadjikistanais – soucieux de la sécurité de son pays qui partage une frontière avec l’Afghanistan – et encore moins l’Arménie » ajoute-t-il.

Malgré un amoindrissement de l’influence russe à l’étranger ces derniers temps, la Russie reste, aujourd’hui, la force dominante dans l’espace post-soviétique pour Michaël Levystone. Et « il ne faut pas oublier que le russe reste parlé dans la plupart de ces pays. Or, la langue est un vecteur majeur d’influence »

 

> Lire l'article en intégralité sur le site de Marianne

 

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Michaël LEVYSTONE

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Ancien chercheur associé, Centre Russie/Eurasie de l’Ifri

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