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Entre la Normandie et la Suisse, Volodymyr Zelensky remobilise ses alliés

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cité par Marc Semo dans

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Le 80e anniversaire du Débarquement en France a marqué le début d’intenses pourparlers pour assurer l’avenir de l’Ukraine. Prochaine étape à Lucerne, les 15 et 16 juin, avec le sommet international sur l’Ukraine qui réunit une centaine de pays, dont l’Inde.

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Ce ne sera pas une conférence de paix. La Russie n’a pas été invitée et l’on ne peut négocier la fin d’une guerre qu’avec l’ennemi. Mais le sommet qui se tient les 15 et 16 juin en Suisse, près de Lucerne, dans un complexe hôtelier dominant le lac des Quatre Cantons, vise à afficher le soutien de la communauté internationale à l’Ukraine en réunissant au plus haut niveau les représentants d’une centaine d’Etats et d’organisations internationales. Bien qu’elle ne s’annonce pas sous les meilleurs auspices, cette réunion devrait être l’un des moments forts d’une série de rendez-vous diplomatiques clefs pour le président ukrainien.

Volodymyr Zelensky doit en effet transformer l’essai alors qu’il a été l’incontestable héros des commémorations du 80e anniversaire du débarquement de Normandie qui marquait le début de la libération de la France et de l’écrasement du nazisme.

Il fut ovationné par les vétérans comme par la vingtaine de chefs d’Etat présents aux célébrations. Il y eut les mots d’Emmanuel Macron remerciant « le peuple ukrainien pour sa bravoure et son goût pour la liberté ». Ceux du président américain Joe Biden soulignant que « détourner le regard de l’Ukraine serait oublier ce qu’il s’est passé ici ». L’Ukrainien fut reçu avec tous les honneurs à l’Elysée par un président français qui lui a renouvelé son total soutien « jusqu’au dernier jour de son combat » et lui a promis des Mirage 2000 – 5, ainsi que des instructeurs, y compris à terme sur le sol ukrainien, pour la formation de 4 500 nouvelles recrues.

La Suisse, une étape symbolique

Les rencontres de ces prochains jours et semaines s’annoncent comme autant de moments de vérité sur la réalité des engagements occidentaux. Réunis les 13 et 14 juin à Bari, dans les Pouilles au sud de l’Italie, les dirigeants des pays du G7 (Etats-Unis, France, Allemagne, Italie, Royaume-Uni, Japon et Canada) discuteront des moyens d’aider encore plus efficacement l’Ukraine, y compris en utilisant les intérêts des avoirs russes gelés.

Le point d’orgue final de cette longue séquence sera le sommet de l’Otan à la mi-juillet, à Washington. À défaut d’une intégration immédiate dans l’Alliance qu’il sait prématurée, le président ukrainien espère bien obtenir pour son pays des garanties de sécurité peu ou prou équivalentes à celles dont il disposerait s’il en était membre.

L’étape de Lucerne est à cet égard éminemment symbolique, dans les deux sens du terme. Elle n’est certes pas décisionnaire, mais se pose selon les mots d’Emmanuel Macron comme « un premier pas vers une paix juste et durable » rétablissant l’Ukraine dans ses droits.

« Les autorités ukrainiennes veulent pleinement remobiliser leurs soutiens, car après deux ans de combat la fatigue est réelle, mais surtout les élargir vers les pays du Sud », analyse Tatiana Kastoueva-Jean, qui dirige le programme Russie de l’Institut français des relations internationales (Ifri).

La question cruciale est donc de savoir qui figurera sur la photo de famille finale. La Chine a décliné l’invitation, au grand dam de Kiev. Le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres ne viendra pas non plus. Et nombre d’émergents restent indifférents à ce conflit ou ne veulent pas fâcher Pékin ou Moscou. En revanche l’Inde sera là. Tout juste réinvesti comme Premier ministre, même si son parti doit désormais s’appuyer sur une coalition parlementaire, Narendra Modi a confirmé que « l’Inde participera à tous les sommets importants qui font progresser l’agenda de la paix, de la sécurité et du développement mondiaux ».

Les Européens seront aussi au rendez-vous, à commencer bien sûr par la France. Mais Joe Biden devrait se faire seulement représenter par sa vice-présidente Kamala Harris ce qui a irrité le président ukrainien. « Poutine ne pourra qu’applaudir une telle absence » a-t-il lancé, amer. L’homme fort du Kremlin quant à lui ironise sur le « cirque » coorganisé par la diplomatie helvétique. Sans surprise, le président russe a riposté par l’intimidation avec l’arrestation à Moscou de Laurent Vinatier, chercheur français travaillant pour le Centre pour le dialogue humanitaire, prestigieuse ONG suisse de diplomatie parallèle, active depuis des années en Russie, notamment autour du conflit ukrainien.

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Tatiana KASTOUÉVA-JEAN

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Directrice du Centre Russie/Eurasie de l'Ifri