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La France vue d'outre-Rhin : un regard inquiet

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La France étant, avec les Etats-Unis, le principal partenaire de l'Allemagne, l'évolution de sa situation y est suivie avec une grande attention. Concernant la politique économique française, l'Allemagne juge positivement les développements récents mais craint que la volonté de réforme ne s'essouffle et que les problèmes structurels ne s'aggravent.

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Drapeaux de la France et de l'Allemagne
Drapeaux de la France et de l'Allemagne
(c) Shutterstock.com
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Sur le plan de la politique intérieure, la France apparaît affaiblie depuis les élections de 2022, et la perspective d'une arrivée au pouvoir du Rassemblement national en 2027 l'inquiète profondément. En matière de politique étrangère, l'Allemagne agit généralement de manière beaucoup plus prudente que la France. Paris pourrait toutefois avoir raison quand il insiste sur la nécessité pour l'Europe d'assurer sa propre sécurité et de d'affirmer sur le plan international.

Tout regard que l'on porte sur un objet qui nous est chère et auquel on accorde de l'importance demeure subjectif. Comment peut-il en être autrement du regard allemand sur la France ? D'autant qu'une vision, une perception, une opinion se nourrit d'images, de désirs, de stéréotypes et de préjugés. Mais pas toujours de connaissances méthodiquement et rationnellement élaborées, en un mot : objectives.

Pendant longtemps, les analyses critiques en Allemagne ont présenté la France comme un acteur international dont les ambitions dépassaient de loin les forces, dont le système politique, très vertical, engendrait des crispations et des antagonismes internes.
 
En raison de ses problèmes économiques structurels - dette publique élevée, soldes budgétaires et commerciaux déficitaires, chômage élevé, solide culture de la protestation -, la France a souvent été présentée dans les journaux allemands comme « l'homme malade de l'Europe », réfractaire aux réformes qui s'imposent. Comme un pays affaibli, sclérosé, étatiste et dépensier.
 
Ce regard, souvent superficiel et injuste, a partiellement changé depuis l'élection d'Emmanuel Macron, en 2017. Les acteurs économiques en Allemagne sont unanimes pour souligner les résultats positifs des réformes adoptées depuis six ans, malgré un contexte difficile - mouvement des « gilets jaunes », pandémie de Covid-19, crise énergétique consécutive à la guerre russo-ukrainienne, opposition massive à la réforme des retraites.
 

Les médias s'inquiètent, en revanche, de la montée des populismes en France, de l'implosion des partis traditionnels et des conséquences de l'absence de majorité parlementaire depuis les élections législatives de 2022. Enfin, les experts des questions internationales s'interrogent sur la politique étrangère de la France, jugée trop disruptive et unilatérale.

 
Hans Stark est professeur de civilisation allemande à Sorbonne Université et conseiller pour les relations franco-allemandes à l'Institut français des relations internationales (Ifri).
 
  • Cet article est paru dans la revue Questions internationales, n° 119-120, juin-septembre 2023 intitulé « La France dans le monde », (pages 148 à 154). Téléchargez le pdf ci-dessous.

 

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1761-7146

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La France vue d'outre-Rhin : un regard inquiet

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Hans STARK

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Conseiller pour les relations franco-allemandes à l'Ifri

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Der Pariser Platz auf der Ostseite des Brandenburger Tors in Berlin, Deutschland
Comité d'études des relations franco-allemandes (Cerfa)
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Le Comité d'études des relations franco-allemandes (Cerfa) a été créé en 1954 par un accord intergouvernemental entre la République fédérale d’Allemagne et la France, afin de mieux faire connaître l'Allemagne en France et analyser les relations franco-allemandes y compris dans leurs dimensions européennes et internationales. Dans ses conférences et séminaires, qui réunissent experts, responsables politiques, hauts décideurs et représentants de la société civile des deux pays, le Cerfa développe le débat franco-allemand et suscite les propositions politiques. Il publie régulièrement des études à travers deux collections : les « Notes du Cerfa » et les « Visions franco-allemandes ». 

Le Cerfa entretient des relations étroites avec le réseau des fondations et des think tanks allemands. En plus de ses activités de recherche et de débat, le Cerfa promeut l’émergence d’une nouvelle génération franco-allemande à travers des programmes de coopération originaux. C'est ainsi qu'en 2021-2022, le Cerfa a conduit un programme sur le multilatéralisme avec la Fondation Konrad Adenauer de Paris. Ce programme s'adresse à des jeunes professionnels des deux pays intéressés par les enjeux du multilatéralisme dans le contexte de leurs activités. Il a couvert une large gamme de thèmes relatifs au multilatéralisme, tel que le commerce international, la santé, les droits de l’homme et la migration, la non-prolifération et le désarmement. Auparavant, le Cerfa avait participé au dialogue d’avenir franco-allemand, co-piloté de 2007 à 2020 avec la Deutsche Gesellschaft für auswärtige Politik (DGAP) et soutenu par la Fondation Robert Bosch, ou encore le groupe Daniel Vernet (anciennement Groupe de réflexion franco-allemand) qui avait été fondé en 2014 à l’initiative de la Fondation Genshagen.

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