En Allemagne, le réveil d’une armée à l’abandon : reportage au cœur de la Bundeswehr
Avec des moyens colossaux depuis 2022, l’armée allemande tente de combler les lacunes qu’elle a accumulées en termes de défense. Mais la route est encore longue. Explications en vidéo.
Sur la base de Letzlingen, à l’ouest de Berlin, des brigades blindées s’entraînent d’arrache-pied avec le char le plus moderne d’Europe : le Leopard 2A7V. L’objectif ? Faire de l’armée allemande la première force conventionnelle d’Europe, portée par l’ambition assumée du nouveau chancelier Friedrich Merz et son plan de 500 milliards d’euros sur 12 ans.
Mais derrière l’image, la réalité est plus rude : infrastructures vétustes, scandales sanitaires et difficultés de recrutement… Longtemps délaissée, la Bundeswehr devra mener beaucoup de chantiers pour atteindre ses objectifs, avec, dans les petits papiers, un possible retour du service militaire obligatoire. Mais les hommes politiques ont du "mal à prioriser car tout doit être fait au même moment", affirme Jacob Ross, spécialiste de l’Allemagne et chercheur à la DGAP.
Face aux incertitudes géopolitiques et à une protection américaine de plus en plus remise en cause, Berlin mise sur l’Europe de la défense et partage de nombreux projets matériels avec ses voisins.
Texte citation
Cette réception était attendu d'une partie de la population allemande avec l'idée de réarmement, de mise à niveau pour rendre la Bundeswehr crédible et pour avoir une acceptabilité de cette augmentation des dépenses de défense pour les allemands au détriment de leur quotidien, de leur modèle social et économique.
Secrétaire général du Comité d'études des relations franco-allemandes (Cerfa) à l'Ifri
Si l'Allemagne a longtemps était réticente à se réarmer, elle tente aujourd'hui de redevenir la puissance militaire qu'elle était autrefois. Mais elle peine à recruter, un jeune soldat sur quatre qui rentre dans l'armée, abandonne au bout de six mois. L'objectif fixé par le gouvernement est de 203 000 soldats opérationnels d'ici 2031. Un peu trop ambitieux selon certain.
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- "L'exemple de l'installation de la brigade allemande en Lituanie était très révélateur, l'armée allemande a essayé de rendre attractif et faciliter l'installation des soldats avec leur famille (place en crèche, infrastructure adapté pour les enfants, infrastructure scolaire et médical...)", affirme Paul Maurice, secrétaire général du Comité d'études des relations franco-allemandes (Cerfa) à l'Ifri.
Ultime recours, rendre le service militaire ou civil obligatoire. Mais certains soldats préfèrent le volontariat dans un premier temps.
- Les casernes n'existent plus ou ont étaient démantelés pour des raisons économiques, d'autres sont très vétustes et les cadres de formations sont partis ou ont étaient attachés à d'autres fonctions. L'Allemagne ne dispose plus de structures, des casernes ou des formateurs et cadres pour accueillir les nouveaux soldats, analyse Paul Maurice.
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Regarder la vidéo sur le site de L'Express.
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Paul MAURICE
Secrétaire général du Comité d'études des relations franco-allemandes (Cerfa) à l'Ifri
