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Les armes nucléaires françaises peuvent-elles protéger l‘Europe ?

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interviewée par Marguerite Catton pour

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Alors que la guerre en Ukraine se trouve toujours aux portes de l'Europe, et que le soutien américain à l'OTAN se fait de plus en plus incertain, la question d'un partage de l'arme nucléaire à l'échelle européenne se pose. La dissuasion nucléaire est-elle à un tournant ?

Avec Héloïse Fayet, chercheuse au Centre des études de sécurité de l'Institut français des relations internationales (Ifri) et coordinatrice du programme de recherche sur la dissuasion nucléaire et la prolifération.

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Rafale chasseur bombardier de l'Armée de l'Air, France
Rafale chasseur bombardier de l'Armée de l'Air, France
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La place de la dissuasion nucléaire française

Même si nous ne sommes pas intégrés dans certains groupes nucléaires de l’OTAN, il est reconnu depuis plusieurs dizaines d'années que la dissuasion nucléaire française, au même titre que la britannique, contribue à la dissuasion nucléaire de cette organisation.

"On a pu observer depuis le début du conflit en Ukraine, pays qui ne fait malheureusement pas partie de cette alliance, qu'il ne s’est pas étendu aux pays de l'OTAN, ce qu'on peut attribuer en partie à sa dissuasion nucléaire ainsi qu'à celle de la France et du Royaume-Uni", ajoute Héloïse Fayet.  

Cependant, la France, avec ces 300 têtes nucléaires, ne peut pas protéger l’ensemble du continent européen : 

Nous ne sommes pas dans le même système que la dissuasion américaine qui, avec ses 1500 ogives, peut se permettre d'afficher très clairement dans sa doctrine que sa dissuasion nucléaire est là pour protéger les Etats-Unis mais aussi ses alliés, donc les pays de l'OTAN et ses partenaires, le Japon, la Corée du Sud et l'Australie.

Vers une européanisation de la dissuasion ?

Il y a quinze jours, à Stockholm, le président Emmanuel Macron s’est exprimé à deux reprises sur son souhait d’engager un dialogue avec ses partenaires européens sur cette question de la dissuasion. Donald Tusk, le Premier ministre polonais s’est réjouit d’une possible mise à disposition pour toute l’Europe. "Peut-être que Donald Tusk s'est emporté dans sa réponse lors de la conférence de presse en Allemagne, mais c'est certain qu'on peut se réjouir que la Pologne et d'autres pays, notamment l'Allemagne, se saisissent justement de cette main tendue par Emmanuel Macron".

Cependant, il revient au gouvernement français, mais aussi au cercle stratégique français, de bien cadrer l'offre qui a été faite par le président Macron pour éviter de provoquer des fausses joies dans l'esprit des partenaires. Il faut bien expliquer qu'on ne propose pas une dissuasion élargie sur le modèle américain, car nous n’avons pas les moyens, et  cela remettrait en cause une politique d'indépendance de la France. Donc, on voit quand même une certaine tension entre ce que peuvent comprendre les partenaires et ce que propose réellement la France, explique Héloïse Fayet.

> Ecouter le podcast sur le site de France Culture

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Héloïse FAYET

Héloïse FAYET

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Chercheuse, responsable du programme dissuasion et prolifération, Centre des études de sécurité de l'Ifri

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