17
mar
2021
Espace Média L'Ifri dans les médias

Coronavirus : Peut-on encore espérer identifier l'origine du Covid-19 ?

Un an après l’entrée en vigueur du confinement, décrété le 17 mars pour lutter contre l’épidémie de Covid-19, 20 Minutes revient sur les origines de cette maladie, qui a causé plus de 2 millions de morts dans le monde. La source de transmission du virus SARS-CoV-2 reste inconnue, ce qui amène la communauté scientifique à envisager plusieurs pistes très différentes, telles qu’une contamination depuis un animal ou un accident de laboratoire à Wuhan.

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Peut-on encore espérer identifier la source du Covid-19 d’ici quelques années, alors que les intérêts de la communauté internationale et ceux de la Chine ne convergent pas forcément ? 

Les pangolins seront-ils absous lorsque la crise du Covid-19, qui a causé à ce jour plus de deux millions de morts, sera derrière nous ? Un an et trois mois après le début de la pandémie, le mammifère d’ Asie du Sud-Est n'est plus le suspect numéro un de la transmission du SARS-CoV-2 entre la chauve-souris et l’homme, alors qu’il a longtemps fait figure de coupable idéal.

La question de l’origine de l’épidémie du Covid-19 subsiste donc, malgré la récente enquête menée à Wuhan, premier foyer épidémique chinois connu, par une équipe conjointe réunie par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) – dont le rapport détaillé est attendu la semaine prochaine.

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La Chine, épinglée pour son manque de transparence

A condition que la volonté politique de la Chine converge avec celle de la communauté scientifique internationale. Ce qui semble loin d’être le cas, comme le souligne à 20 Minutes Marc Julienne, chercheur spécialiste de la Chine à l’Institut français des relations internationales (Ifri) : 

« On a pu constater que la Chine avait exercé des pressions dès le début de la crise, tout d’abord pour retarder le plus possible la déclaration d’une urgence sanitaire de portée internationale. On sait aussi qu’elle a attendu environ trois semaines entre le moment où elle savait qu’il y avait transmission interhumaine du virus et le moment où elle l’a déclaré. »

« Le discours officiel de la Chine est de dire que la pandémie n’a pas été provoquée par sa faute et peut-être même que le virus venait des Etats-Unis », poursuit Marc Julienne, tout en déplorant les limites évidentes de l’enquête menée à Wuhan : 

« Le fait que les scientifiques n’aient rien trouvé ne veut pas dire qu’il n’y avait rien à trouver. Cette mission a été orientée, ce n’était pas une enquête indépendante. La délivrance des visas des scientifiques a été retardée d’une semaine et, pendant leur visite de 7 jours, les scientifiques ont fait des visites dispensables comme celle du musée du Covid-19 à Wuhan… »

« La Chine a tout intérêt à ce que l’on reste dans le flou »

Si ce manque de transparence a de quoi alimenter les suspicions, il ne signifie pas pour autant que le gouvernement chinois ait quelque chose à cacher sur l’origine du virus : « La Chine a tout intérêt à ce que l’on reste dans le flou. Le fait qu’il y ait de nombreuses hypothèses sur la table, et même les pires, joue à son avantage car elle pourra toujours se défendre après coup en disant que les accusations n’étaient absolument pas fondées. »

« Le problème ne réside même pas, pour la Chine, dans l’origine du virus en lui-même, quelle qu’elle soit, mais dans sa gestion de la crise dès le début de l’épidémie, qui a clairement été peu efficace et contre-productive », conclut Marc Julienne.

> Lire l'article sur le site de 20 Minutes

 

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