28
avr
2023
Espace Média L'Ifri dans les médias
Laurence NARDON,  citée par Marc Semo dans Challenges

Joe Biden ou le règne de la gérontocratie américaine

 L’impossible renouvellement du personnel politique, marqué par la candidature de l'octogénaire Joe Biden à la Maison Blanche et celle probable de Donald Trump, est le signe d’une évidente atrophie de la démocratie américaine, estime notre éditorialiste Marc Semo. 

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"C’est une bataille pour l’âme de l’Amérique", a martelé Joe Biden. Dans la vidéo de trois minutes où il a annoncé sans surprise sa candidature pour un nouveau mandat, le président sortant a avant tout parlé "valeurs" et "démocratie" pour se positionner - au-delà de son bilan, à peine évoqué - face à celui qui sera, selon toute probabilité, à nouveau son adversaire- Donald Trump. Ce dernier est en effet largement en tête - malgré ou grâce à ses ennuis judiciaires – dans les sondages pour l’investiture républicaine.

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Un système américain qui favorise les baronnies politiques

Cette situation sans équivalent dans les démocraties occidentales s’explique en partie par le fait qu’une génération arrive en bout de course. "Un cycle politique s’achève", relève Laurence Nardon, responsable du programme Etats-unis à l’Ifri (Institut Français des Relations Internationales). Mais le système lui-même favorise ces baronnies. Le redécoupage des circonscriptions, mené de façon souvent très partisane, joue en faveur des sortants, surtout s’ils ont construit un fort enracinement local.Ils sont également favorisés par le desserrement des règles de financement des campagnes électorales adopté il y a bientôt dix ans.

"Cela coûte de plus en plus cher d’être élu. Le « petit nouveau » qui doit gagner l’investiture de son parti, puis triompher de son adversaire, est dans une situation en général beaucoup plus difficile que celle de l’élu en place qui bénéficie de réseaux bien rodés de donateurs", explique la chercheuse de l’Ifri.

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L'opinion publique veut limiter le nombre de mandats au Congrès 

Les débats sur une limitation du nombre des mandats au Congrès sont récurrents. Il existe d’ailleurs un précédent: les mandats présidentiels étaient de fait illimités en nombre- ce qui a permis à Franklin Roosevelt d’en effectuer quatre même si le dernier fut tronqué par sa mort. Ce n’est qu’après qu’ils furent limités à deux. Pour imposer une mesure similaire pour les sénateurs et les élus de la chambre des représentants, il faudrait que deux-tiers des Etats, réunis en convention, ou que les deux chambres du Congrès proposent un amendement constitutionnel. On en est loin car les élus concernés y sont, bien entendu, farouchement opposés. L’idée n’en fait pas moins son chemin dans l’opinion publique. Selon un sondage Insider/Morning Consult, trois quarts des Américains seraient désormais favorables à un âge limite pour siéger au Congrès.Cela permettrait il de faire surgir des visages neufs? Rien n’est moins sûr. Lors de sa campagne en 2020, Joe Biden se posait en candidat intérimaire et sa vice-présidente, la rayonnante Kamala Harris, était censée incarner ce renouveau. Elle n’y a pas réussi, et pourtant le "ticket" sera le même en 2024. 

"Il y a une potentielle relève, mais la priorité pour les démocrates est avant tout d’éviter une réélection de Trump. Ils estiment que, puisque Biden l’a battu une fois, il sera en mesure de le refaire", analyse la chercheuse de l’Ifri Laurence Nardon.

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