20
fév
2023
Espace Média L'Ifri dans les médias
Diana-Paula GHERASIM, cité par Cédric Vallet dans Alternatives Économiques

Politique énergétique européenne : le grand chamboulement

Confrontée à la dépendance aux hydrocarbures russes, l’Union Européenne (UE) s’est mobilisée dans l’urgence et les objectifs climatiques du Green Deal sortent renforcés d’une année de crise sans précédent. Reste à les mettre en pratique.

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L’invasion russe de l’Ukraine, le 24 février, est venue frapper la politique européenne de l’énergie comme la boule blanche sur une table de billard, éparpillant le jeu en de multiples directions. La guerre a jeté une lumière crue sur la dépendance énergétique européenne aux hydrocarbures russes.

Alors que cette vulnérabilité était bien documentée, l’idée que le gaz était une « énergie de transition » dominait largement dans les cénacles bruxellois. L’Union européenne (UE) a dû changer son fusil d’épaule en un temps record, contrainte à une opération de sevrage express – en passant de 45 % d’importations de gaz russe à moins de 10 % en quelques mois, l’Allemagne faisant partie des pays les plus touchés.

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L’ambition climatique monte d’un cran

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Le 22 mai 2022, la Commission européenne a dégainé son plan « RePower EU », dont l’objectif est de réduire la dépendance aux énergies fossiles en réhaussant les objectifs climatiques de l’Union. Pour ce faire, l’exécutif bruxellois pouvait s’appuyer sur son Green Deal et les propositions législatives « Fit for 55 », qui visent une réduction des gaz à effet de serre de 55 % en 2030.

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Parmi les mesures phares du plan Reower, on notera deux objectifs : faire passer de 40 à 45 % la part des énergies renouvelables dans le mix énergétique européen en 2030 et la réduction de 13 % de la consommation d’énergie.

 Mais l’heure n’est plus seulement à l’énumération d’objectifs ambitieux, il est surtout nécessaire de focaliser les efforts sur l’application concrète de ces politiques , tempère Diana-Paula Gherasim, de l’Institut français des relations internationales (Ifri).

Malgré les ambitions affichées, des points plus discrets de RePower suscitent l’ire des défenseurs de l’environnement. Une partie de ces ressources pourra être consacrée, au nom de la « diversification de l’approvisionnement », au développement de nouvelles infrastructures gazières, comme les terminaux flottants de regazéification du GNL, ou l’accroissement des capacités de gazoducs existantes, comme le Trans Adriatic Pipeline qui achemine du gaz depuis l’Azerbaïdjan.

 Vu les objectifs du paquet Fit for 55 et l’urgence climatique, la priorité doit être de canaliser les ressources disponibles au niveau européen vers la décarbonation, surtout quand ces ressources viennent de la mise aux enchères des quotas du marché carbone estime Diana-Paula Gherasim.

Outre RePower, Ursula von der Leyen a présenté, le 17 janvier 2023, les grandes lignes d’un vaste plan européen de soutien aux industries vertes européennes, qui pourrait aboutir à la création d’un « fonds de souveraineté européen ».

Quant aux efforts budgétaires nationaux consacrés à la transition énergétique, ils ne sont pas toujours suffisants...

 

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