13
mai
2022
Espace Média L'Ifri dans les médias
Dimitri MINIC, cité par François d'Alançon pour La Croix

Ukraine : à l’Est, une épuisante guerre de positions

En dépit d’un équipement supérieur, l’armée russe reste confrontée à un problème d’effectif. L’ampleur des pertes affecte le moral et la discipline des soldats de Vladimir Poutine.

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C’est une guerre de positions épuisante qui se joue dans l’est de l’Ukraine. Les gains territoriaux sont mineurs. Ni les forces russes ni les forces ukrainiennes ne semblent en mesure de porter de coups décisifs à l’adversaire. « Les Russes ne gagnent pas et les Ukrainiens ne gagnent pas, nous sommes un peu dans une impasse », constatait le général Scott Berrier, directeur de l’agence de renseignement du Pentagone, mardi 10 mai, devant la commission des forces armées du Sénat.

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Des conscrits russes, sous-formés et mal équipés, sont toujours envoyés en première ligne. Une « mobilisation secrète » serait, en cours pour envoyer des conscrits « nettoyer » les dommages causés par les combats et tenir le terrain à l’arrière.

Surtout, l’ampleur des pertes militaires russes – entre 10 000 et 20 000 soldats tués, un chiffre à multiplier par trois, si l’on prend en compte le personnel blessé, capturé et porté disparu – affecte le moral et la discipline des troupes. Selon les renseignements américains, des officiers ont refusé d’obéir aux ordres ou les appliqueraient sans enthousiasme, ce qui expliquerait la présence de généraux sur le front. 

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Mais en dépit des spéculations des analystes occidentaux, Vladimir Poutine n’a pas utilisé les célébrations du 9 mai pour faire une déclaration de guerre, appeler à la mobilisation générale ou à l’annexion des territoires ukrainiens occupés.

« Pour tenir cette guerre d’usure et espérer vaincre les forces armées ukrainiennes, la Russie a besoin d’hommes, décrypte Dimitri Minic, chercheur à l’Institut français des relations internationales (Ifri). « La mobilisation générale, impliquant la réserve et la conscription, est indispensable d’un point de vue stratégique et opérationnel. Sa faisabilité sur les plans politique et psychologique est plus compliquée. »

La mobilisation d’une force militaire élargie reste toutefois une option dans un avenir proche, et l’arsenal russe n’est que partiellement entamé.

« La Russie dispose d’un parc considérable de véhicules blindés, chars de combat compris, dont la plupart date de l’époque soviétique, ajoute Dimitri Minic. On peut toutefois douter de la quantité réellement viable et opérationnelle de ces immenses réserves. »

 

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