Europe - Japon : la montée des droites extrêmes
Alors que les partis nationalistes et d'une droite de plus en plus dure gagnent du terrain en Europe — du Royaume-Uni à l’Allemagne en passant par la République tchèque —, de l’autre côté du globe, une figure très conservatrice s’apprête à devenir Première ministre du Japon.
Donald Trump n’a pas obtenu le prix Nobel. Cela ne l’empêchera pas de recevoir demain, à juste titre, un accueil triomphal à Jérusalem pour avoir réussi à arracher à Benyamin Nétanyahou et au Hamas un début de processus de paix à Gaza. Quelles que soient les récriminations et sans doute le désir de vengeance du président américain vis-à-vis de la Norvège, qui attribue le prix tant convoité, son influence sur l’évolution politique de nos pays européens parait de plus en plus évidente, à la mesure de l’attrait que peut exercer un modèle ouvertement libéral, celui de l’homme fort ne s’embarrassant guère de la séparation des pouvoirs et de l’indépendance de la justice.
Allemagne, Royaume-Uni, Pologne : le soutien trumpiste aux mouvements d’extrême-droite, sinon l’ingérence pure et simple en faveur de tel ou tel candidat, sont désormais avérés. Au nom d’une conception élargie de la liberté d’expression, à condition qu’elle corresponde à leur idéologie, voilà le vice-président JD Vance, Elon Musk et ses algorithmes, les fondations conservatrices américaines et leurs moyens financiers qui rivalisent d’ambition pour accélérer cette vague populiste qui, un peu partout en Europe, emporte l’adhésion d’une opinion publique de plus en plus désabusée vis-à-vis du rituel démocratique et des partis traditionnels. D’un pays à l’autre, l’immigration est le thème qui accélère la radicalisation, sur fond d’inquiétudes économiques, sociales, culturelles, d’un sentiment de déclassement des classes moyennes, le tout exploité par un discours qui balaie tout argument moralisateur et enflamme les réseaux sociaux au détriment des chiffres et des faits. Populisme de droite, et bien sûr populisme de gauche.
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Au moment où la France se noie dans une crise sans précédent, comment analyser cette fièvre populiste qui semble gagner tant de démocraties ? Les mêmes causes produisent-elles partout les mêmes effets ? L’offre populiste est-elle partout la même ? Quels que soient les différents modes de scrutin et la pratique inégale du compromis, voit-on le même décalage entre le discours des élites politiques et les aspirations des électeurs, le même décrochage des jeunes, une même incapacité à revivifier le système parlementaire ?
Invités de l'émission :
Valérie Niquet, responsable du pôle Asie à la Fondation pour la recherche stratégique (FRS)
Pauline Schnapper, professeure de civilisation britannique à l’université Sorbonne Nouvelle
Jacques Rupnik, historien, politologue, directeur de recherche émérite au CERI (Centre de recherches internationales) de Sciences Po
Dominique Reynié, politologue, Professeur des Universités à Sciences Po Paris, directeur général de la Fondation pour l'innovation politique (Fondapol)
Hans Stark, professeur de civilisation allemande contemporaine à Sorbonne Université, conseiller pour les relations franco-allemandes à l’IFRI (a fait paraître l’article “L’Allemagne face à l’Amérique de Trump. Une rupture sans précédent” dans la revue Allemagne aujourd’hui, dans le numéro d’avril - juin 2025)
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