Ukraine : le nœud diplomatique
Les manœuvres diplomatiques au sujet de l’Ukraine ont resserré le nœud entre Poutine, Trump, Zelensky et les Européens sans aboutir à un cessez-le-feu. Vladimir Poutine a-t-il l'intention d’arrêter la guerre ou les moyens de la poursuivre ? Jusqu'où les Ukrainiens peuvent-ils continuer à se battre ?
Avec :
- Tatiana Kastouéva-Jean, directrice du Centre Russie/Eurasie de l'Ifri
- Camille Grand, chercheur au Conseil européen pour les relations internationales (ECFR) et ancien secrétaire général adjoint de l'OTAN
- Nicolas Tenzer, non-resident senior fellow au Center for European Policy Analysis (CEPA) et enseignant à Sciences Po Paris
- Constantin Sigov, directeur du Centre Européen à l'université de Kiev et Directeur des éditions « L'esprit et la lettre »
- Sylvain Kahn, professeur au Centre d'histoire de Sciences Po
Accélération, improvisation, confusion, discussions et finalement à nouveau le point mort : tout au long de la semaine, les manœuvres diplomatiques au sujet de l’Ukraine ont resserré le nœud qui lie Poutine, Trump, Zelensky et les Européens sans aboutir au moindre cessez-le-feu, ni avancer vers la moindre solution. La guerre continue.
Qui a gagné, qui a perdu dans ce jeu de postures ? Revoyons la séquence. Vladimir Poutine propose un sommet en Turquie, Volodymir Zelensky relève le gant, le lui relance et se rend à Ankara. Donald Trump, en pleine levée de fonds au Moyen-Orient, évoque la possibilité d’y aller aussi. Poutine n’y va pas, Trump non plus et déclare : rien ne se passera tant que lui et moi ne nous serons pas rencontrés.
Le président américain considère-t-il encore que le Russe le balade, comme il l’avait écrit sur son réseau social, ou rêve-t-il toujours d’un dialogue au sommet, bien viril, entre deux hommes forts à même d’écrire l’histoire, fût-ce aux dépens de l’Ukraine ?
Un premier face à face depuis 3 ans sans Poutine ni Zelensky
Hier à Istanbul, sous médiation turque, des discussions ont réuni tantôt Américains et Russes, tantôt Ukrainiens et Américains, puis Russes et Ukrainiens. Pour ce premier face à face depuis 3 ans, le Kremlin avait choisi de dépêcher les mêmes représentants, de niveau subalterne, qui ont réaffirmé et même accru leurs exigences territoriales. Au moins les deux délégations se sont-elles accordées sur un échange massif de prisonniers, et sur le principe de nouveaux rendez-vous.
Les Européens, réunis à Kiev le week-end dernier, avaient réussi à se réinsérer dans le jeu, en liaison avec la Maison Blanche. Hier, le Français, le Britannique, l’Allemand et le Polonais ont à nouveau parlé à Donald Trump. Ce dernier va-t-il avec eux s’en tenir à une ligne de fermeté accrue, en imposant de nouvelles sanctions massives pour contraindre Moscou à accepter un cessez-le-feu ? Vladimir Poutine a-t-il la moindre intention d’arrêter la guerre, a-t-il les moyens de la poursuivre, jusqu’à quand ? La Turquie joue volontiers le rôle de médiateur. Quels sont les bénéfices pour le président Erdogan ? Quant aux Ukrainiens, jusqu’où peuvent-ils ainsi continuer à se battre ?
Écouter le podcast sur le site de Radio France.
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