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Attaque de l’Iran : pression américaine, proxys, sites nucléaires… à quoi pourrait ressembler la riposte israélienne ?

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citée par Louis Valleau pour

  Le Parisien
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Au lendemain de l’attaque iranienne en direction du sol israélien, la réaction de l’État hébreu fait craindre un embrasement régional encore plus important. Les États-Unis appellent pour leur part à la désescalade.

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Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu
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Les menaces étaient de plus en plus pressantes, elles se sont concrétisées. Dans la nuit de samedi à dimanche, l’Iran a lancé depuis son territoire près de 300 projectiles - essentiellement des drones, mais aussi des missiles de croisière et des missiles balistiques - vers le territoire israélien, en représailles à une frappe attribuée à Tel-Aviv sur le consulat iranien de Damas (Syrie) le 1er avril. Le président iranien, Ebrahim Raïssi, a averti ce dimanche que la réaction de son pays serait « bien plus forte » en cas de « comportement imprudent » d’Israël ou de ses partenaires.

Car une lourde interrogation s’impose désormais : que va faire l’État hébreu, d'après qui "99% des tirs" en sa direction ont été interceptés ? Pour l’heure, aucune décision officielle n’a été prise. Israël « imposera un prix à l’Iran de la manière et au moment qui nous conviendront », a toutefois alerté Benny Gantz, un des ministres du cabinet de guerre, dans l’après-midi de dimanche. Malgré les nombreux appels à la désescalade, aucune hypothèse ne doit pour l’heure être écartée quant à une réponse israélienne.

Les États-Unis opposés à des frappes en Iran

Depuis l’attaque iranienne, les États-Unis, fervent défenseurs d’Israël contre Téhéran, tentent de calmer le jeu. Le président américain Joe Biden a assuré dès samedi soir que Washington ne participerait pas à une éventuelle contre-attaque. « Nous ne voulons pas d’escalade. Nous ne voulons pas d’une guerre étendue avec l’Iran », a martelé ce dimanche le porte-parole du Conseil national de sécurité de la Maison-Blanche, John Kirby, sur la chaîne américaine NBC. « Sachant que les Américains ne les aideront pas, je pense qu’Israël fera attention à sa riposte », estime le général Vincent Desportes.

Cette pression américaine dissuasive pourrait conduire à une première hypothèse : les Israéliens ne cibleraient pas directement l’Iran. « Ils ripostent déjà contre le Hezbollah (allié libanais de l’Iran) », observe Pierre Razoux, directeur académique de la Fondation méditerranéenne d’études stratégiques (FMES) qui souligne l’importance de Washington dans l’équation. Dans ce cas, le conflit israélo-iranien reprendrait une dimension plus asymétrique où Tel-Aviv ciblerait les alliés iraniens de la région.

Cette guerre hybride pourrait s’accompagner d’un aspect cyber, selon la chercheuse à l’Ifri et spécialiste du Moyen-Orient Héloïse Fayet.

Pour cette dernière, la nature et le degré de la réponse israélienne demeurent incertains. D’autant que la question divise les responsables politiques israéliens eux-mêmes, comme le rapporte le New York Times. Certains souhaitent une réponse ferme, quand d’autres appellent à la retenue. « L’escalade du conflit maintient au pouvoir le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou (visé par une enquête pour corruption)», estime Guillaume Ancel, ancien officier et auteur de « Saint-Cyr, à l’école de la Grande Muette » (Éd. Flammarion). « Je pense qu’il est dans cette logique de guerre symétrique. »

Les sites nucléaires iraniens visés ?

L’hypothèse la plus alarmiste voudrait donc qu’Israël frappe directement l’Iran. « Il n’aurait aucune difficulté technique pour le faire », assure le général Vincent Desportes, pour qui Tsahal possède les capacités balistiques et l’aviation nécessaire pour y parvenir. D’après lui, les installations nucléaires iraniennes pourraient alors être les premières visées. « C’est peut-être même l’objectif initial d’Israël au moment où ils frappent le consulat iranien à Damas », veut-il croire.

« Israël peut ralentir la progression du nucléaire iranien, mais il ne sera pas possible de détruire d’un coup et durablement tous les sites », nuance Héloïse Fayet.

Pourraient également être visées des infrastructures militaires iraniennes, comme « des bases de lancement de missiles », selon Guillaume Ancel, ou des sites de stockage d’armes. « Israël pourrait avoir recours aux chasseurs F-35 pour frapper des cibles militaires à moyenne importance », poursuit-il.

Problème, mener de tels raids ne serait pas sans risque pour les avions israéliens. « Ce serait alors l’escalade incontrôlée », alerte Héloïse Fayet.

> Lire l'article dans son intégralité sur le site du Parisien

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Héloïse FAYET

Héloïse FAYET

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Chercheuse, responsable du programme dissuasion et prolifération, Centre des études de sécurité de l'Ifri

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