La guerre en Ukraine, vitrine du drone turc Bayraktar ?
Observé dans divers théâtres d’opération, le drone tactique turc TB2 Bayraktar a acquis une renommée médiatique considérable. Le conflit en Ukraine est venu encore renforcer la réputation du drone turc, qui a pris une place importante dans la communication stratégique des forces ukrainiennes...
Dans les casernes en Ukraine, son nom est chanté. Ce n'est pas un héro, mais un drone qui répond au doux nom de Bayraktar, "porte étendard" en turc, mais les militaires eux le surnomment TB2. Les Ukrainiens le célèbrent parce qu'au cours des premiers mois de la guerre, le drone Bayraktar a agi comme un "game changer", une arme miracle frappant définitivement en Mer Noire le croiseur russe Moskva et l'île aux Serpents faisant reculer du même coup les troupes russes. Ce drone est surtout la marque de l'ambition du complexe militaro industriel turc.
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La Turquie a dévoilé son premier porte-aéronefs, le TCG Anadolu, conçu pour faire décoller et atterrir les drones de combat turcs. Cela est-il le symbole du développement considérable de l'industrie de défense turque ?
"Non seulement ce navire a été admis en service actif, mais surtout il a été fait navire amiral de la flotte turque dans la zone, ce qui en fait vraiment un symbole des nouvelles ambitions turques, à la fois technologiques et militaires, avec une place très importante qui est laissée aux drones sur ce navire qui est censé pouvoir faire décoller des drones et des hélicoptères, à défaut de pouvoir faire décoller des avions à décollage vertical (qui était l'ambition initiale)", répond Léo Péria-Peigné.
Les drones Bayraktar TB2 sont produits par une entreprise privée du nom de Bayrak Makina qui est devenue la principale fierté d'Ankara...
"Bayrak Makina, c'est l'une des trois grandes entreprises qui produisent des drones en Turquie. Aujourd'hui c'est peut-être la plus connue et la plus favorisée par le pouvoir qui en fait vraiment une vitrine de ses propres réussites technologiques et de l'aboutissement d'une stratégie qui a aujourd'hui plus de cinquante ans d'autonomisation de l'industrie de défense turque pour donner au pays une vraie autonomie stratégique en la matière", explique Léo Péria-Peigné.
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Est-ce que c'est une entreprise qui profite de la complicité du pouvoir politique, ou plus simplement est-ce que cela simplifie les appels d'offres ?
"À la base Bayrak c'est une entreprise qui produit des pièces détachées de voiture, donc on est quand même assez loin des drones. [...] Vu comment les choses fonctionnent en Turquie, il est probable que l'alliance de sang entre cette famille et la famille d'Erdogan aide sans doute, mais il ne faut pas non plus négliger la qualité intrinsèque - il est vrai - des matériels qu'ils produisent", indique Léo Péria-Peigné.
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