De sa création au sommet de Rio, comment les BRICS défendent les pays émergents
Les Etats membres des BRICS ainsi que leurs partenaires se rencontrent les 6 et 7 juillet à Rio de Janeiro sous la présidence du Brésil. Le bloc composé de vingt pays se retrouve annuellement pour des discussions politiques entre puissances du « Sud global ».

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Le nouveau bloc se réunit alors annuellement afin de promouvoir une collaboration économique et politique entre ses pays membres. L'édition 2025 se tient à Rio de Janeiro, les 6 et 7 juillet.
31,5 % du PIB mondial
« L'intérêt est de se regrouper pour des discussions entre pays non-occidentaux importants et émergents sur la scène internationale », souligne Sébastien Jean, économiste associé à l'Institut français des relations internationales (Ifri). Le constat du poids excessif des pays occidentaux dans les discussions politiques mondiales fait naître une volonté d'un forum alternatif pour les pays émergents.
« C'est un cercle restreint, qui crée des connexions mais n'efface pas les divergences. » Sébastien Jean, économiste
Les BRIC s'ouvrent dans les années suivantes pour former les « BRICS » avec l'adhésion de l'Afrique du Sud, puis les « BRICS + » en 2024, rejoints par l'Iran, l'Egypte, les Emirats arabes unis, l'Indonésie et l'Ethiopie. En outre, dix pays sont partenaires du groupe, comme le Vietnam depuis le 13 juin dernier, et pourraient prochainement devenir des membres à part entière du bloc économique.
En 2023, le bloc des BRICS contribue à 31,5 % du PIB mondial, dépassant pour la première fois la part du G7, elle de 30,7 % du PIB mondial. Toutefois, il reste très en deçà du PIB par habitant enregistré par les pays du G7. Les habitants des pays membres des BRICS ainsi que des pays partenaires représentent en 2025 plus de la moitié de la population mondiale.
L'Azerbaïdjan candidat
Les disparités d'intérêts et de régimes politiques entre les pays expliquent la difficulté à trouver des objectifs communs. L'importance économique disproportionnée de la Chine au sein du groupe, ou l'agression russe en Ukraine, créent à leur tour des tensions parmi les Etats membres.
Pour Sébastien Jean, l'appartenance aux BRICS n'est pas une solution diplomatique miracle : « C'est un cercle restreint, qui crée des connexions mais n'efface pas les divergences. Je pense notamment aux frictions entre l'Inde et la Chine. »
L'Azerbaïdjan est candidat à une adhésion au groupe depuis août 2024 alors que l'Arabie saoudite, invitée en août 2023 à rejoindre les BRICS, n'a toujours pas procédé à une intégration formelle. Préférant un rapprochement avec les Etats-Unis après la victoire de Javier Milei en 2023, l'Argentine, quant à elle, a finalement retiré sa candidature.
« Une vraie valeur politique »
D'autres pays émergents voient leur adhésion rejetée par le groupe, comme l'Algérie en 2023. « Il n'y a pas de conditions d'adhésion formelles, comme il y en a pour intégrer l'UE. C'est de la diplomatie, il y a des discussions entre les parties jusqu'à trouver un accord », souligne Sébastien Jean.
L'annonce même d'une volonté de rejoindre le bloc économique peut être un message politique pour un Etat. En septembre 2024, la Turquie, visiblement agacée par la stagnation dans ses échanges avec l'UE, candidate afin de rejoindre les BRICS. « La demande ne coûte pas grand-chose aux pays, ce n'est pas très engageant. En revanche, ça a une vraie valeur politique », affirme Sébastien Jean.
À Rio de Janeiro, les dix Etats membres des BRICS échangeront à l'aune du chaos créé par les droits de douane imposés par Donald Trump ou de la guerre entre Israël et l'Iran, pays membre des BRICS.
>> Lire l'article sur le site des Echos.
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