Comment refonder le Parti démocrate ?

La campagne en vue des primaires démocrates aux États-Unis révèle l’existence d’un profond clivage au sein du parti. Les idées libérales, adoptées sous Bill Clinton, sont de plus en plus contestées. Un programme « socialiste » n’est plus tabou, mais il est loin de rassembler la majorité du parti. Un choix devra être opéré qui prenne en compte un électorat composite : classes moyennes, Afro-américains, minorités diverses, monde intellectuel. Quelle personnalité sera susceptible de les rassembler pour battre Donald Trump en 2020 ?
Au printemps 2019, pas moins de vingt-trois personnalités avaient officiellement déclaré leur candidature à l’investiture du Parti démocrate pour les élections présidentielles de novembre 2020. Certains ont déjà abandonné la partie, mais la bataille se poursuit avec ardeur : douze débats télévisés sont programmés entre juin 2019 et avril 2020, les primaires et les caucus seront conduits dans les cinquante États à partir de février 2020, jusqu’à la Convention nationale démocrate, prévue à Milwaukee du 13 au 16 juillet 2020.
Or, les démocrates font face à un double impératif dans cette campagne. Le premier est de battre Donald Trump, ce président proprement monstrueux aux yeux de beaucoup d’entre eux. Le second est de redéfinir la ligne politique de la gauche américaine. Alors que l’ère Clinton est terminée, les penseurs du parti ont en effet la possibilité de sortir du dogme libéral pour rendre à l’État un rôle de redistribution plus important. Toute la question est de savoir si le candidat ou la candidate qui va s’imposer dans les primaires et la ligne idéologique qui sera la sienne seront les mieux à même de garantir une victoire contre Trump.
Dans la seconde moitié des années 1980, un certain nombre d’intellectuels et de stratèges du Parti démocrate adoptent les préceptes de l’économie libérale que Ronald Reagan met en œuvre depuis son arrivée à la Maison blanche en janvier 1981. Ils abandonnent le principe d’intervention de l’État, qui avait prévalu du New Deal de Roosevelt dans les années 1930 au projet de Grande Société de Johnson dans les années 1960, pour défendre l’idée que c’est la main invisible du marché qui saura au mieux faire prospérer la société américaine…
Retrouvez le texte complet sur le site de la revue Etudes.
Centres et programmes liés
Découvrez nos autres centres et programmes de rechercheEn savoir plus
Découvrir toutes nos analysesLa Colombie après trois ans de mandat de Gustavo Petro
L’élection en juin 2022 de Gustavo Petro à la présidence de la Colombie portait de grands espoirs de réformes sociales dans un des pays les plus inégalitaires au monde, et gouverné depuis l’indépendance par des droites rarement réformistes. Un an avant la fin du mandat de Petro (non rééligible), il faut constater que ces attentes ont été largement déçues, les initiatives chaotiques d’un président qui n’a pas su prendre la mesure de sa fonction étant souvent bloquées par un Congrès structurellement conservateur. Un retour à une politique plus traditionnelle est donc le scénario le plus probable après les élections de 2026.
Milei : rompre avec l'État
L’élection de Javier Milei en novembre 2023 vient bouleverser une démocratie argentine rétablie il y a quarante ans, toujours marquée par le souvenir de Juan Perón et fidèle au principe de la légitimité de l’État.
Les think tanks américains sous Trump 2. Le "blob" en péril ?
Principalement voués aux questions de politique étrangère, les think tanks de Washington jouent un rôle clé de réflexion et d’expertise au service du gouvernement fédéral, auquel ils fournissent par ailleurs des cadres d’élite à l’occasion des alternances politiques. Le trumpisme vient aujourd’hui en bousculer les codes et le fonctionnement.
Les négociations États-Unis/Iran sur le nucléaire : les limites de la méthode Trump
Dans la nuit du 12 au 13 juin 2025, Israël a bombardé des cibles militaires et nucléaires en Iran, manifestant son impatience et son intransigeance devant la nucléarisation de la République islamique.