Les accords START ont-ils un avenir ?
Les différents traités START, signés depuis 1991 entre les États-Unis et la Russie, incarnaient les efforts de désarmement des deux principales puissances nucléaires. Mais la suspension de NEW START par Moscou en 2023 a ouvert une période d’incertitude dans l'équilibre nucléaire mondial.

Les accords START, ces traités de réduction des armes stratégiques, ont été négociés entre les États-Unis et l’Union soviétique puis la Russie.
Le premier, START 1, fut signé en juillet 1991 par les présidents américain et soviétique George Bush et Mikhaïl Gorbatchev, quelques mois seulement avant la dislocation de l’URSS. Le second ne fut jamais appliqué. Le troisième, baptisé New Start, a été conclu en avril 2010 par Barack Obama- qui avait fait du rapprochement avec la Russie l'un des axes de sa politique étrangère - et Dimitri Medvedev, alors président de la Fédération de Russie. Né au terme de négociations difficiles, New START limitait à 1 550 (contre 2 200 auparavant) le nombre de têtes nucléaires que chaque pays pouvait détenir, et à 800 le nombre de lanceurs. Il prévoyait également un dispositif de vérification mutuelle sur les sites militaires.
À deux reprises donc, malgré leurs divergences, les deux plus grandes puissances nucléaires de la planète - qui concentrent à elles seules 90% de l’arsenal mondial - ont su se mettre d’accord pour s’engager sur la voie d’un désarmement relatif. Cette époque est toutefois révolue : en février 2023, Vladimir Poutine a annoncé la suspension de la participation russe au traité New START, remettant en cause le dernier accord bilatéral de cette nature entre Moscou et Washington. Cette décision ne fait que confirmer l’effondrement progressif, depuis deux décennies, de l’architecture mondiale de contrôle des armements, laissant place à un vide aux conséquences dangereuses.
Quelles sont les conséquences de cette décision sur la prolifération nucléaire dans le monde ? Le rapprochement récent entre Donald Trump et Vladimir Poutine pourrait-il changer la donne ?
Avec :
- Héloïse Fayet, chercheuse à l'Ifri (Institut français des relations internationales), spécialiste de la dissuasion nucléaire
- Louis Gautier, Directeur de la Chaire Grands enjeux stratégiques contemporains de Paris-1. Ancien secrétaire général de la Défense et de la Sécurité nationale de 2014 à 2018.
>> Écouter ce podcast sur le site de Radio France.
Pour aller plus loin...
Héloïse Fayet, "De Cuba à l'Ukraine : le signalement stratégique et la dissuasion nucléaire", Politique étrangère, 2024/4 Hiver
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