09
mai
2016
Espace Média L'Ifri dans les médias
Dominique MOISI, chronique dans LES ECHOS

Pourquoi l'Amérique de Trump rejette la mondialisation

A la fin du XXe siècle, les Etats-Unis étaient les grands bénéficiaires de la mondialisation. Aujourd'hui, les citoyens américains la vivent comme une menace. L'isolationnisme de Donald Trump prospère sur ce ressentiment.

Aux Etats-Unis, pour la première fois depuis l'élection présidentielle de 1940 et la victoire de Franklin D. Roosevelt sur le républicain Wendell Willkie, on devrait retrouver, en novembre 2016, un face-à-face entre une démocrate interventionniste et un républicain isolationniste. 1940-2016... Ces deux positions sont toutes deux l'expression du nationalisme américain et se sont succédé avec régularité depuis la naissance de la République jusqu'à l'entrée des Etats-Unis dans la Seconde Guerre mondiale. Comment, en 2016, interpréter cette résurgence isolationniste ? Comment expliquer que Donald Trump puisse être défini par certains commentateurs américains comme un jacksonien moderne, du nom d'Andrew Jackson, le septième président des Etats-Unis, de 1829 à 1837 ? Une comparaison flatteuse... et trompeuse : Jackson était d'abord un militaire glorieux. Le modèle que Donald Trump se donne est tout simplement lui-même, celui d'un PDG à succès.

Etre populiste, c'est très à la mode en 2016 ; être protectionniste, passe encore, même si c'est un non-sens économique ; mais être isolationniste lorsqu'on aspire à devenir président de la première puissance mondiale, de celle qui exerce encore des responsabilités internationales uniques, n'est-ce pas une contradiction dans les termes ? Même si isolationnisme et interventionnisme sont deux expressions du nationalisme ?

 
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