Quel avenir ? Relations franco-allemandes et PESD

Le moteur franco-allemand, dont la légitimité est de plus en plus contestée - et le sera davantage après l'élargissement de l'UE -, a indéniablement perdu en efficacité. Bien que France et Allemagne aient réussi à se mettre d'accord sur des questions fondamentales, telles que la PAC ou la Convention, beaucoup reste à faire en matière de sécurité et de défense.
Aux réformes respectives des armées nationales s'ajoute la nécessité pour les deux pays de surmonter leurs différends (conceptions divergentes de la politique de sécurité, doctrine nucléaire de la France, réforme difficile la Bundeswehr) afin de renforcer la coopération bilatérale et de proposer une véritable stratégie européenne en matière de sécurité et de défense, qui soit acceptable par tous les Etats - " anciens " ou futurs " nouveaux " - membres de l'UE. Et la tâche est d'autant plus difficile que les critiques dénonçant l'arrogance et l'anti-américanisme de la France et de l'Allemagne se font plus acerbes.
Le dilemme franco-allemand réside donc dans la nécessité d'un leadership pour dynamiser l'intégration européenne et la prise en compte des préoccupations de leurs partenaires européens face à l'émergence d'un directoire bilatéral. Seules la redéfinition des relations transatlantiques et la trilatéralisation des relations franco-allemandes par l'inclusion de la Grande-Bretagne semblent pouvoir y apporter une solution en contribuant à rendre toute proposition en matière de PESD légitime et acceptable aux yeux des Européens.
Martin Koopmann est responsable du programme France/relations franco-allemandes à la Deutsche Gesellschaft für auswärtige Politik(DGAP).
Hans Stark est secrétaire général du Comité d'études des relations franco-allemandes (Cerfa).
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