L'Égypte du général Sissi, entre réaction et aspirations révolutionnaires
L’élection présidentielle égyptienne du printemps 2018 aboutira selon toute vraisemblance au maintien au pouvoir d’Abdel Fattah Al-Sissi, l’opposition étant contrôlée de près.
Pourtant, le bilan du chef de l’État est loin d’être bon. La situation sécuritaire de l’Égypte s’est dégradée, la pauvreté progresse et les libertés individuelles reculent. Les espoirs suscités par la révolution du 25 janvier 2011 ont cédé la place à de l’amertume, de la frustration et de la colère.
PLAN DE L'ARTICLE
Des déséquilibres structurels persistants
Retour à l’ordre : que reste-t-il de « l’esprit du 25 Janvier » ?
À l’extérieur, un activisme tous azimuts
Chloé Berger, docteur en science politique de l’université Paris-2 Panthéon-Assas, est rattachée à la faculté du Moyen-Orient au Collège de Défense de l’OTAN à Rome.
Article publié dans Politique étrangère, vol. 83, n° 1, printemps 2018.
Contenu aussi disponible en :
Régions et thématiques
Utilisation
Comment citer cette étudePartager
Téléchargez l'analyse complète
Cette page ne contient qu'un résumé de notre travail. Si vous souhaitez avoir accès à toutes les informations de notre recherche sur le sujet, vous pouvez télécharger la version complète au format PDF.
L'Égypte du général Sissi, entre réaction et aspirations révolutionnaires
Centres et programmes liés
Découvrez nos autres centres et programmes de rechercheEn savoir plus
Découvrir toutes nos analysesLa France a-t-elle encore une politique arabe?
Dès la fin de la guerre d’Algérie, la France a systématiquement repris contact avec les pays arabes qui avaient rompu les relations diplomatiques au moment de la malheureuse expédition de Suez de 1956. Ainsi se sont renouées ou nouées des relations actives et souvent confiantes, y compris avec des pays où elle était absente, comme les émirats du Golfe. Le président Chirac a voulu formaliser et conforter cette orientation lorsque le 6 mars 1996, à l’université du Caire, il a évoqué la « politique arabe et méditerranéenne » de la France. Par-delà quelques principes communs, il s’agissait naturellement d’une politique à géométrie variable selon les pays, avec la volonté d’être présent dans cet ensemble de pays qui sont nos voisins proches, situés dans une zone stratégique et dont d’importantes communautés vivent en France. Très tôt attachée à contribuer à la paix entre Israël et les pays arabes, la France prône une politique équilibrée entre le maintien de la sécurité d’Israël et le soutien du processus de paix israélo-palestinien qui donnerait le droit à l’autodétermination des Palestiniens et à la création d’un État. À cet égard, l’année 2007 représente une rupture due à l’arrivée au pouvoir de Nicolas Sarkozy qui sur ce plan, comme sur d’autres, a pris le contre-pied de son prédécesseur. Depuis lors, la politique de la France dans cette région n’a plus la même priorité, réagit plus qu’elle n’agit et semble flotter entre une volonté de maintenir ses liens avec les pays arabes et une certaine complaisance à l’égard d’Israël.
France/Maghreb : une relation tumultueuse
Les relations avec le Maghreb, anciennes et marquées du sceau de la colonisation, restent difficiles alors qu’il s’agit pour la France d’une région prioritaire pour sa politique étrangère, où elle continue d’avoir une place majeure dans les domaines politique, économique et culturel, même si celle-ci est en déclin relatif. Le ministère des Affaires étrangères envoie des diplomates confirmés dans ces pays, dont la diaspora installée en France reste très proche. La relation se complique dès lors que le Maroc, l’Algérie et dans une moindre mesure la Tunisie, entrent en conflit. L’objectif de notre politique est d’avoir des relations étroites et confiantes avec ces trois pays, d’où la pression migratoire est forte. La question des visas demeure d’ailleurs un dossier très sensible, comme l’ont montré les vives réactions à la décision française prise en septembre 2021 d’en réduire le nombre de 50 %.
La renaissance du Parti républicain du peuple (CHP). Phœnix ou chimère ?
Sa victoire aux élections municipales turques de mars 2024 a confirmé le Parti républicain du peuple [CHP – Cumhuriyet Halk Partisi] dans son rôle de premier parti d’opposition face au Parti de la justice et du développement [AKP – Adalet ve Kalkınma Partisi], le mouvement islamo-conservateur au pouvoir depuis 2002.
DOSSIER RAMSES 2025 N° 1 – Moyen-Orient : la recomposition sans fin
Au Moyen-Orient, les acteurs directs du conflit semblent incapables d'en revenir à un dialogue politique, tandis que les acteurs voisins manoeuvrent au fil de leurs intérêts d'État, à la recherche d'une introuvable recomposition régionale. Les puissances extérieures pèsent-elles vraiment ?