Berlin-Pékin : le nouveau gouvernement allemand à la recherche de davantage de cohérence
Marie Krpata dresse un état des lieux des relations entre la Chine et l’Europe alors qu’on fête cette année les cinquante ans des relations diplomatiques sino-européennes. Sur fond de tensions dans les relations transatlantiques en raison de la mise en place par Donald Trump de droits de douane contre les importations européennes, l’Union européenne peut être tentée de se tourner vers la Chine.

Tout d’abord, pourriez-vous nous en dire plus sur comment les relations entre l’Allemagne et la Chine ont évolué au cours des dernières années ?
Avec le Covid-19 les relations se sont envenimées entre rhétorique du loup guerrier, boycotts populaires contre des marques de l’habillement européennes et sanctions décidées par Pékin contre des parlementaires européens et des groupes de réflexion comme Merics. Rappelons que ces sanctions ont enterré l’accord sur les investissements UE-Chine que l’Allemagne considérait comme une priorité de sa présidence tournante du conseil de l’UE en 2020.
Sous la « coalition feu tricolore » une « Stratégie globale vis-à-vis de la Chine » a été élaborée pour réduire les dépendances et les vulnérabilités de l’Allemagne par rapport à la Chine, important débouché pour l’industrie automobile et chimique et source d’approvisionnement en minerais critiques et en terres rares.
La politique par rapport à la Chine de la coalition feu tricolore s’est caractérisée par une certaine cacophonie car les responsables politiques les plus concernés par les relations avec Pékin étaient soit des faucons, chez les verts, soit des colombes, chez les sociaux-démocrates. Il devrait y avoir plus de cohérence dans les années à venir, la chancellerie, le ministère des affaires étrangères et le ministère de l’économie étant désormais aux manettes d'un seul et même parti, la CDU, qui veillera à incarner une ligne homogène.
Les relations sino-européennes sont tendues mais il semblerait que ces derniers temps il y ait une tentative de rapprochement entre l’Europe et la Chine…
Vous l’avez évoqué, 2025 est l’année où on commémore les cinquante ans des relations diplomatiques entre Pékin et Bruxelles. Le sommet UE-Chine à la mi-juillet devrait être placé sous le signe de ces commémorations. Au-delà de la symbolique on a pu noter de fréquentes prises de contact entre l'UE et la Chine ces derniers temps, le commissaire européen au commerce, les ministres des Affaires étrangères français et portugais et le premier ministre espagnol s’étant rendus à Pékin récemment, confirmant ainsi une volonté de rapprochement.
On peut rappeler que l’UE avait mis en place des droits de douane contre les véhicules chinois en raison de subventions chinoises faussant la concurrence. En réaction la Chine avait menacé de prendre des contremesures. Signe d'une volonté d'apaisement, à l’issue de sa récente visite en Chine le ministre des Affaires étrangères français a obtenu un report des droits de douane chinois contre le cognac. Par ailleurs fin avril, Pékin a annoncé la levée des sanctions évoquées tout à l’heure. Cela s’accompagne aussi de discussions sur les surcapacités chinoises, Bruxelles plaidant pour davantage de réciprocité dans les échanges.
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