19
jan
2023
Espace Média L'Ifri dans les médias
Éric-André MARTIN, cité par Anne Bauer et Yves Bourdillon dans Les Echos

Les Alliés hésitent à livrer des chars d'assaut à l'Ukraine

Les cinquante alliés occidentaux de l'Ukraine vont annoncer des fournitures substantielles d'armes lourdes à l'Ukraine ce vendredi, mais peut-être pas les chars allemands Leopard 2, voire les américains Abrams espérés par Kiev. Toutefois, les cent blindés Stryker et surtout les « bombes planantes » GLSDB prévus par Washington constituent bien plus qu'un substitut.

les_echos_logo.svg_.png

Donner des chars ou pas, telle est la question.

Les spéculations allaient bon train à Washington, Kiev, Londres, Paris et Berlin, ce jeudi, à la veille de la réunion cruciale des ministres de la Défense des cinquante pays alliés de l'Ukraine, sur la base militaire américaine de Ramstein, en Allemagne.

Le scénario le plus vraisemblable n'était plus celui d'une livraison de nombreux chars de combat, bien plus puissants que ceux, AMX10 RC français ou Bradley américains promis au début du mois. Rien n'indiquait en effet, ce jeudi, une perspective de règlement de l'imbroglio autour des chars allemands Léopard I I : le chancelier allemand, Olaf Scholz, ne semble pas prêt à autoriser leur livraison à Kiev, car il ne veut pas dégarnir son armée (qui en possède 328 exemplaires) ni, surtout, que son pays figure en première ligne dans la fourniture de chars occidentaux de 60 tonnes capables d'emporter des positions fortifiées. Des armes sans commune mesure avec celles livrées par les alliés jusqu'ici.

 

Les Leopard II incontournables

Les Leopard II sont relativement incontournables dans l'arsenal pouvant être confié à Kiev en raison de leur puissance mais aussi de leur nombre (près de 2.000 exemplaires recensés parmi les alliés) et leurs munitions compatibles OTAN, à l'inverse de celles des chars britanniques.

Soucieux de ne pas trop provoquer Moscou, le chancelier Scholz pourrait même ne pas donner dès à présent son feu vert à la réexportation vers Kiev par ses clients espagnols, polonais, danois, ou finlandais de Léopard II.

« Quel que soit le pays d'origine, le Leopard sur le champ de bataille sera identifié par les Russes comme un char allemand et fera donc de l'Allemagne le pays ennemi », prévient Eric André Martin de l'Institut français des relations internationales.

Une prudence ​qui a provoqué, jeudi, la colère du président ukrainien, Volodymyr Zelensky, déclarant « il y a des moments où l'on ne devrait pas hésiter ou se comparer ». Le chancelier Scholz s'abrite derrière la nécessité de « jouer en équipe », et laisse entendre qu'il ne livrera des Léopard II que si les Etats-Unis donnent leurs propres chars Abrams M1. Cela ne fait pas partie des plans de Washington.

Les Leopard II sont relativement incontournables dans l'arsenal pouvant être confié à Kiev en raison de leur puissance mais aussi de leur nombre (près de 2.000 exemplaires recensés parmi les alliés) et leurs munitions compatibles OTAN, à l'inverse de celles des chars britanniques.

Soucieux de ne pas trop provoquer Moscou, le chancelier Scholz pourrait même ne pas donner dès à présent son feu vert à la réexportation vers Kiev par ses clients espagnols, polonais, danois, ou finlandais de Léopard II. « Quel que soit le pays d'origine, le Leopard sur le champ de bataille sera identifié par les Russes comme un char allemand et fera donc de l'Allemagne le pays ennemi », prévient Eric André Martin de l'Institut français des relations internationales. Une prudence ​qui a provoqué, jeudi, la colère du président ukrainien, Volodymyr Zelensky, déclarant « il y a des moments où l'on ne devrait pas hésiter ou se comparer ». Le chancelier Scholz s'abrite derrière la nécessité de « jouer en équipe », et laisse entendre qu'il ne livrera des Léopard II que si les Etats-Unis donnent leurs propres chars Abrams M1. Cela ne fait pas partie des plans de Washington.

[...]

 

>> Lire l'article sur le site Les Echos <<

 

 

 

Mots-clés
chars allemands Leopard 2 Contrôle des armements interventions militaires livraison d'armement Olaf Scholz politique de sécurité allemande politique étrangère allemande Allemagne Ukraine